Artistes animaliers

Rosa BONHEUR

Marie-Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur (1822 - 1899) est une artiste peintre et sculptrice française, spécialisée dans les scènes de genre avec des animaux et la peinture animalière.

Éloignée des tendances contemporaines de la peinture, la gloire de Rosa Bonheur connaît une éclipse après sa mort. À partir de 1980, plus que sa peinture, sa vie, que l'on associe désormais aux débuts du féminisme, fait l'objet de publications.

Élève de son père, elle expose pour la première fois à dix-neuf ans au salon de 1841. Elle obtient une médaille de 3e classe (bronze) au salon de 1845 et une médaille de 1re classe (or) au salon de 1848 pour Bœufs et Taureaux, race du Cantal. Elle reçoit également une commande de l'État pour réaliser un tableau agraire. Ce tableau commandité, intitulé Le Labourage nivernais, obtient un réel succès.

Le Marché aux chevaux de Paris, 1853.Avec son Marché aux chevaux, remarqué au salon de 1853, Rosa Bonheur atteint la notoriété. À une époque où des polémiques opposent sans cesse romantiques et classiques, son tableau « a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. C'est vraiment une peinture d'homme, nerveuse, solide, pleine de franchise ». Le tableau n'obtient aucune récompense, mais le jury des Récompenses publie que « Par décision spéciale, Mlle Rosa Bonheur et Mme Herbelin, ayant obtenu toutes les médailles qu'on peut accorder aux artistes, jouiront, à l'avenir, des prérogatives auxquelles leur talent éminent leur donne droit. Leurs ouvrages seront exposés sans être soumis à l'examen du jury ». Elle connaît après ce succès une reconnaissance internationale qui lui vaut d'effectuer des tournées en Belgique et en Angleterre, organisées par son agent, Gambart, au cours desquelles elle est présentée à des personnalités telles que la reine Victoria. Le tableau part ensuite aux États-Unis où il est finalement acquis par un Américain pour l'énorme somme de 268 500 francs-or, avant d'être offert au Metropolitan Museum of Art de New-York.

Après 1855, elle s'abstient de paraître au Salon, toute sa production étant vendue d'avance. « Nous avons toujours professé une sincère estime pour le talent de mademoiselle Rosa Bonheur », écrit Théophile Gautier cette année-là, « avec elle, il n'y a pas besoin de galanterie ; elle fait de l'art sérieusement, et on peut la traiter en homme. La peinture n'est pas pour elle une variété de broderie au petit point ».

En 1860, Rosa Bonheur s'installe à By, coteau viticole près du village de Thomery en Seine-et-Marne, où elle fait construire un très grand atelier et aménage des espaces pour ses animaux. En juin 1864, l'impératrice Eugénie vient lui rendre visite. Cette visite a donné lieu à une gravure sur bois d'après un dessin d'Auguste Victor Deroy (1825-1906), conservée au château de Fontainebleau. L'impératrice revient à By l'année suivante, le 10 juin 1865, pour lui remettre elle-même les insignes de chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur — faisant ainsi d'elle la première femme artiste à recevoir cette distinction. Elle est aussi la première femme promue officier dans cet ordre, en avril 1894 — soit, selon les termes également en usage dans la presse de l'époque, la première officière de la Légion d'honneur.

En 1880, Rosa Bonheur s'installe à Nice dans la demeure d'Ernest Gambart, la villa « L'Africaine », et y peint de nombreuses toiles.
À l'occasion de l'exposition universelle de Paris de 1889, elle invite Buffalo Bill dans son domaine où ce dernier lui offre une panoplie de sioux. Ayant contracté une congestion pulmonaire suite à une promenade en forêt, elle meurt le 25 mai 1899 au château de By sans avoir achevé son dernier tableau de grand format, La Foulaison. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise.

Rosa Bonheur ayant fait de sa dernière compagne, Anna Klumpke, son héritière (et de fait, déshérité sa famille), un accord permit à Anna Klumpke, après quelques démêlés, de garder sa demeure à By tandis que « l'énorme collection d'études accumulées en soixante années de travail fut vendue pour plus d'un million-or » ; du 30 mai au 8 juin 1900, 2 100 œuvres (tableaux, aquarelles, bronzes et gravures) de son atelier et sa collection particulière furent vendus à la galerie Georges Petit à Paris. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Anna Klumpke regagna les États-Unis et y mourut en février 1942. En 1948, ses cendres furent rapatriées et déposées dans la tombe de Rosa Bonheur.

De nos jours, l'atelier de Rosa Bonheur est ouvert au public dans le musée-château de By, à Thomery, près de la forêt de Fontainebleau.

Retrouvez ici un article sur le site de France Info : Exposition : les œuvres de Rosa Bonheur mises en avant au musée d’Orsay

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