La peinture animalière nous rapproche des sensibilités de l’enfance : l’émerveillement devant la beauté du monde animal. Les sentiments qu’il éveillait alors sont empreints aujourd’hui d’une compréhension bienveillante. La peinture de ce monde permet d’exprimer ses propres émotions au travers de celles, brutes, de l’animal. Son attitude qui suggère ce qu’il vit dans l’instant, son regard surtout qui reflète son environnement et traduit son état d’âme, sont les vecteurs qui portent les élans du peintre. Ainsi les deux caractères, celui de l’animal et celui du peintre, transparaissent dans la composition.
Le parcours des parcs animaliers, appareil photo en bandoulière, permet de recueillir une source documentaire. Si la photographie est la base des portraits, elle doit toujours être traduite et transformée par le regard et par la main du peintre qui changera ainsi couleurs, éclairages et donnera une personnalité au sujet.
Les croquis rapidement exécutés sont aussi un exercice indispensable pour saisir les attitudes et le mouvement d’un animal. Le pastel et le lavis se prêtent bien à cet exercice.
Viennent ensuite les esquisses et les aquarelles pour une approche des compositions avant la réalisation des pastels et peintures :
- L’aquarelle travaillée sur papier humide donne diffusion et transparence.
- Le pastel sec monochrome sur carton bristol permet des effets de poils intéressants et le travail de l’ombre et la lumière.
- L’acrylique, employée pure sur toile de lin ou sur médium, sèche très vite et facilite le travail du poil des animaux en couches successives et la pratique de nombreux glacis.
Le choix des supports et des techniques associées ne permet que peu de repentirs mais cette contrainte voulue donne plus de vie à la composition.
Au-delà des techniques, la finalité est de traduire les sentiments, transposer les émotions de l’animal et du peintre. Le choix des sujets, les compositions, la lumière, révèlent une part de soi-même et le portrait animalier, en quelque sorte, devient un autoportrait.