L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a publié ce jour son rapport « Actualisation des repères du Plan National Nutrition Santé (PNNS) : révision des repères de consommations alimentaires ». Sept associations en tirent un bilan mitigé alors qu'on attendait pourtant des réponses aux enjeux de santé publique et environnementaux de la France.
L'ANSES a publié ce jour son rapport actualisant les repères nutritionnels qui permettront au ministère de la santé de définir ses politiques de santé publique. Une version 4 du Plan national nutrition santé (PNNS4) sera publiée sur cette base par la suite.
Le contenu du rapport de l'ANSES est donc crucial, car il orientera aussi bien les formations des nutritionnistes, les menus des cantines, la sensibilisation réalisée par les travailleurs sociaux et les services de la petite enfance, etc. Sur la base de ces « repères » notre assiette pourrait évoluer pour mieux répondre aux enjeux majeurs de santé publique auxquels fait face la société (prévalence des cancers, maladies chroniques, obésité, etc.) et aux enjeux environnementaux tels que la crise climatique, la contamination des milieux (eau, air, sols) et la perte en biodiversité.
Enjeux sanitaires et environnementaux : des solutions convergentes
Afin de prendre en compte ces enjeux, les sept organisations espéraient vivement que ce rapport incite à encourager la consommation d'aliments issus d'un mode de production durable pour à la fois réduire les impacts environnementaux de l'agriculture et préserver la santé de la population.
Il est de plus indispensable d'inciter à réduire la consommation de protéines animales (viande, poisson et produits laitiers) pour évoluer vers un système agricole et alimentaire durable.
Une assiette à moitié pleine...à accompagner d'une politique alimentaire durable
Les travaux publiés ce jour contiennent une avancée notable : le classement des légumes secs (haricots, pois chiches, lentilles, pois cassés, etc.) dans une catégorie à part, accompagnés de préconisation de consommation pour leur richesse en fibres et en protéines.
Dans le temps, pour la première fois, l'ANSES met en avant la nécessité de recommander une diminution de la consommation de viande hors volaille à 500 gramme par semaine, ce que nous saluons. En revanche, aucun lien n'est explicitement établi entre mode de production durable (et en particulier agriculture biologique) et santé. Un bilan en demi-teinte donc.
Au-delà de ce rapport, nous insistons pour que les prochaines recommandations alimentaires du ministère de la santé, en plus de l'enjeu santé, prennent en compte l'enjeu environnemental en tant que tel, en cohérence avec la définition de l'alimentation durable de la FAO.
Une agriculture plus respectueuse de l'environnement et du climat aura en effet des impacts positifs sur la santé du plus grand nombre : pollution atmosphérique, gaz à effet de serre, qualité de l'eau, etc.). Surtout, sans modification de son régime alimentaire, la France sera incapable d'atteindre ses objectifs nationaux de diminution des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques.