L’œuvre de Christophe H. artiste «polyvalent » dans sa recherche technique, où la méticulosité le dispute à l’obsession, s’inscrit dans le bic art.
Son art animalier se caractérise par :
- Le geste : précis, répété, saisisseur de matière (poil, plume, velouté des ailes), au petit point, à la petite pointe du bic, tel un maître brodeur qui remet 100 fois sur le métier son ouvrage , noircir de ci et de là, rajouter un trait, l’erreur est humaine mais n’est pas permise par l’outil, labeur du coup de bic, jusqu’à avoir mal au poignet, jusqu’à sentir son corps crispé de tant d’attention concentrée….un geste contemporain d’artisan
- L’esprit : l’accumulation participe d’une vision du monde, à la fois étrange, dérangeante et onirique. Gueules de chauve souris démultipliées, ailes de papillons comme des écailles bruissantes, cous et plumages de flamants entremêlés, une constante les ailes, de nuit, éphémères, migratrices…. nous échappant de toute façon
- L’art animalier est un art ancien qui connaît aujourd’hui un renouveau. La représentation animale s’éloigne de l’anthropomorphisme d’un Poncelet pour donner libre cours à l’animal seul, au-delà aussi de la familiarité de la bête ou de sa proximité. Pour exemple, les chauves souris, petits vampires urbains, sont aujourd’hui les champions de la longévité et susceptibles d’aider à lutter contre les ravages du temps ; à l’inverse les papillons bruissent éphémères, le temps d’un clignement de paupière qui pourtant produit changement et révolution ; Les flamants ou « maillets de plumes » rappelant Alice et ses merveilles hors temps (même s’ils le scandent par leur migration saisonnière) complètent ce triptyque inédit où l’aile et le temps sont est célébrés.
Dans mon travail je privilégie les animaux « groupés » lors d’évènements particuliers comme les migrations, les rassemblements d’accouplements, les attaques défensives.