Plus qu'un photographe, Vincent est un véritable artiste, poète de l'image.
Né en 1976, Vincent Munier a « eu la chance de grandir dans une famille déjà très sensible à la nature ». Son père professeur, et ses oncles se sont battus dans les années 60 pour défendre la nature des Vosges - extension des stations de ski, le tétras, le castor…
En plus il habitait contre la forêt, donc très tôt balades dans les bois, découverte des cerfs, des chevreuils, descente de la Moselle en canoë, vacances en combi Volkswagen, en Ecosse, dans la Bialowieja en Pologne.
Mais le choc, c’est à 12 ans quand, un jour de novembre, son père lui passe son vieux Novoflex, muni d’un Olympus, et le laisse deux heures sous un filet en forêt. Trois chevrettes l’approchent à quelques mètres ; Il devient « fou de photo » et n’arrête plus d’aller en nature, seul bien souvent, pour y dormir, y affuter, y apprendre.
Peu d’études - « je ne pensais qu’à aller à l’affut, j’ai même loupé un rattrapage de bac pour y aller! ». Il arrête l’école, fait l’armée comme photographe, puis des petits boulots - maçon, horticulteur, ramasseur de fruits… - pour se payer matériel et pellicules, puis une vieille voiture pour aller suivre la migration des grues, voir des forêts plus sauvages avec du loup, des ours – Slovénie, Roumanie. « Petits boulots, grands voyages ! ».
Autodidacte, il engrange connaissances et sorties. Plus trois années de photographie de presse – fais divers, foot, politique, un peu de nature… - qui lui apportent expérience – « une excellente école pour oser » -, carte de presse et salaire.
Petit à petit il accumule des photos, participe à des concours, celui de la BBC qu’il gagne trois fois. Elle l’approche. Du coup il arrête tout sauf la photo de nature et ce sera son métier désormais. Publications à droite à gauche, montage d’une bourse Défi jeunes en 99 pour assouvir sa quête : après le suivi des grues cendrées de la Norvège en Espagne, partir sur les traces de Teiji Saga – 40 ans de cygnes sauvages à son actif - au Japon, sur l’île d’Hokkaido, et faire enfin les images rêvées.
Très discret, montrant peu ses photos, il attend que les magazines l’appellent. Son travail – façon Hainard, minimaliste, tout dans la suggestion, genre peu apprécié à l’époque par les photographes « trophéistes » et maniaques – finit par payer.
Il enchaîne les voyages – Norvège, Finlande, Taïga, le grand Nord…, les affuts, les observations, les photos mais sans jamais oublier « ses » Vosges où il revient pour respirer en famille et continue d’y sortir. Et les publications, les livres – une douzaine à ce jour.
Le succès vient, tout naturellement...
« Je vis de ma passion, je peux me permettre aujourd’hui de faire ce que je veux ».
Son dernier ouvrage : "Tibet-Minéral Animal" avec Sylvain Tesson
Nous l'avons rencontré
Photo : ©Michel Laurent
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Sur la trace des animaux qui nous entourent avec Vincent Munier