Le photographe animalier Vincent Munier lance un coup de gueule pour défendre le lynx, dernier grand fauve de nos forêts. Pour que l'on sache que des lynx sont aujourd'hui victimes de braconniers, Vincent Munier publie sur les réseaux sociaux un petit film-choc de 4 minutes.
"On n'a encore pas compris qu'on fait partie de l'univers du vivant, et ça c'est assez énervant. Parfois, le beau, ce n’est pas suffisant, j'ai envie d'être un peu plus militant"... Que s'est-il passé pour que Vincent Munier sorte ainsi de sa réserve, lui d'habitude si placide, si calme ? Nous l'avons retrouvé sur son camp de base, les montagnes vosgiennes, loin de la Sibérie, du Grand Nord canadien ou de l'Arctique qui ont fait sa réputation de photographe animalier.
120 plombs dans le corps
Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est la mort d'un lynx filmé dans le Jura voisin, la fin brutale d'un long compagnonnage. "Il y a quelques années, j'ai eu une nuit incroyable où deux lynx se sont rassemblés, au moment du ruth au mois de mars. (...) Ils m'ont accepté complètement. J'ai vu cet accouplement, j'ai même pu dormir à côté d'eux, un truc incroyable. Et l'an dernier, j'ai appris que ce lynx était mort, et qu'il avait été braconné, il avait reçu un coup de fusil. Il vivait depuis un an ou deux avec 120 plombs dans le corps, donc il était atteint de saturnisme, était totalement affaibli, et du coup, il n'était plus capable de chasser des proies sauvages", explique-t-il.
Cette colère, Vincent Munier décide alors d'en faire un film avec une de ses amies : 4 minutes, comme un coup de gueule, sans jamais hausser la voix, mais sans éluder le coup de feu. En moins d'un mois, il enregistre 120 000 vues sur Youtube. Aujourd'hui, la population de lynx est essentiellement concentrée dans le Jura, une centaine d'individus, tout au plus. Dans les Alpes, ils seraient une vingtaine, alors que dans les Vosges, la population vient de s'éteindre à nouveau.
Source : France Info