ÉCOLOGIE – La campagne publicitaire de la Fédération des chasseurs fait grincer des dents. Depuis quelques jours, des affiches promouvant la chasse sont placardées à Paris, dans le métro, mais aussi un peu partout en France. « Les chasseurs, premiers écologistes de France », proclament ces publicités. Du moins en province, puisque dans le métro parisien, la RATP a décidé de modifier cette affirmation en une interrogation. « Les chasseurs, premier écologistes de France? ».
Une ponctuation qui traduit le scepticisme de la RATP. Selon Le Parisien, Médiatransports, la régie publicitaire de la RATP, a demandé l’ajout de ce point d’interrogation car « l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), qu’elle consulte systématiquement, a émis un avis plus que réservé ».
En effet, selon un courrier que s’est procuré le quotidien, l’ARPP rappelle que « le message publicitaire doit exprimer avec justesse l’action de l’annonceur en adéquation avec les éléments justificatifs dont il dispose » et doit être « proportionné à l’ampleur des actions menées par l’annonceur en matière de développement durable ainsi qu’aux propriétés du produit dont il fait la promotion ».
Les « éléments justificatifs » en question sont effectivement visibles en caractères très petits en bas de l’affiche: les chasseurs estiment être « les premiers écologistes de France » au vu des résultats d’un sondage réalisé auprès des auditeurs de l’émission de RMC, « Les Grandes Gueules ». Une source qui n’a visiblement pas convaincu l’ARPP.
« Excès de prudence de la RATP » ou « publicité mensongère »?
« C’est stupide! Si ça n’est pas une forme de militantisme, c’est, au minimum, un excès de prudence de la RATP. On accepte des campagnes sur un régime qui prétend vous faire perdre tant de kilos, ou sur ce yaourt qui serait le meilleur du monde, et nous, nous ne pourrions pas affirmer que nous sommes les premiers écologistes de France, s’emporte auprès du Parisien Guy Harlé d’Ophove, président de la Fédération de l’Oise. Cette campagne a le mérite d’interpeller, sans provoquer. Mais si ça en énerve certains, ça me réjouit. »
Et elles en froissent plus d’un, ces affiches, au vu des réactions virulentes qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Parmi elles, celle de Laurence Parisot, vice-présidente de la fondation Brigitte-Bardot qui avait notamment demandé à Nicolas Hulot – depuis démissionnaire– de mettre fin à la chasse à courre en 2017.
voir le Huffington Post 2 septembre