LPO et ASPAS informent :
48 % des zones humides du bassin Méditerranéen ont disparu depuis 1970, selon une récente analyse, alors que la perte mondiale moyenne est de l’ordre de 35%. L’écosystème le plus prodigue de la planète est aussi le plus menacé. Il y a urgence à agir et des solutions existent !
Plus de 1200 participants de 170 pays se sont rassemblés pendant 10 jours à Dubaï dans le cadre de la 13e Conférence des parties contractantes de la Convention de Ramsar sur les zones humides (COP13). L’objectif ? Prendre le pouls des zones humides, cet écosystème le plus prodigue de la planète et pourtant le plus menacé. Et au dernier jour de cette COP le constat est sans appel !
Deux rapports très documentés sur la base d’analyses scientifiques ont été dévoilés dans le cadre de cette COP, l’un produit par le secrétariat de la Convention de Ramsar et l’autre par l’Observatoire des zones humides méditerranéennes, partagent un même constat affligeant :
– La superficie des zones humides du monde s’est réduite de 35 % depuis 1970, et encore plus sur le pourtour méditerranéen où 48 % des zones humides ont disparu ;
– ¼ des espèces dépendantes des zones humides à l’échelle mondiale, 36 % à l’échelle du bassin méditerranéen sont maintenant menacées d’extinction. Leur déclin s’accélère, leur populations en Méditerranée ayant été presque divisées par deux depuis 1990 ;
– L’évolution de la qualité de l’eau à l’échelle mondiale reste globalement négative. Dans près de la moitié des pays de l’OCDE, la concentration de pesticides dans les eaux de zones agricoles sont supérieures aux seuils recommandés ;
– La plupart des cours d’eau ont subi une très forte réduction de leur débit (-25 à -70 % en 40 ans) dans le pourtour méditerranéen ;
– L’agriculture est le principal responsable de l’augmentation des prélèvements d’eau dans bassin méditerranéen avec 2/3 du total ;
– La capacité de régulation des crues par les zones humides a diminué de 20% dans certains pays du bassin méditerranéen.
Mais des solutions existent. Il est urgent d’agir et les réponses doivent mobiliser l’ensemble de la société – états, collectivités, société civile.
En Europe, les directives environnementales sont des cadres réglementaires qui ont démontré leur efficacité. Or la révision de la Directive Cadre sur l’Eau prévue en 2019 pourrait mener à son affaiblissement, sous la pression de plusieurs États membres. A nous de faire entendre notre voix dans le cadre de la consultation publique en cours (https://www.
La Politique Agricole Commune est en cours de renégociation, et là aussi il nous appartient d’exiger une forte ambition environnementale.
En France, une mission parlementaire sur la préservation des zones humides est en cours et représente une opportunité unique pour émettre des propositions pour une politique de restauration et de valorisation ambitieuse en faveur de ces milieux et de leurs territoires.
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« Perspectives mondiales des zones humides »
« Les zones humides méditerranéennes, enjeux et perspectives »
Contact :
Jean Jalbert, Directeur de la Tour du Valat : 04 90 97 29 60 / jalbert@tourduvalat.org / www.tourduvalat.org