Après avoir dévoilé de splendides premières photos il y a quelques semaines, le Wildlife Photographer of the Year (WPY) a rendu son verdict. Mardi, le jury du prestigieux concours photographique organisé par le Natural History Museum de Londres a dévoilé les photos lauréates de l'année. Après les paisibles rhinopithèques de Roxellane sacrés en 2018, c'est encore la faune chinoise qui a conquis le coeur du jury.
Le prix de photographe de nature de l'année a été attribué au Chinois Yongqing Bao pour sa remarquable scène capturée dans les prairies du plateau tibétain du Qinghai. Intitulée "Le bon moment", elle montre la confrontation entre une renarde du Tibet, en quête d'un repas à rapporter à ses petits, et une jeune marmotte de l'Himalaya imprudente.
La femelle renard s'était dissimulée près de la colonie de marmottes, a raconté le photographe. Lorsque l'une d'elle affamée a surgi du terrier, elle n'a pas tardé à repérer le prédateur et sonner l'alarme pour avertir ses congénères. Ce qui n'a pas découragé la renarde qui est restée immobile. Une heure plus tard, la marmotte est de nouveau sortie à la recherche de plantes à grignoter.
La mère renard n'a pas laissé passer cette chance. Elle a soudainement bondi sur le petit mammifère dodu. C'est le moment qu'a choisi Yongqing Bao pour déclencher son appareil, immortalisant les deux animaux dans un face-à-face tendu entre la vie et la mort. Une "scène puissante à la fois drôle et horrible, qui capture le drame et l'intensité de la nature", ont décrit les responsables du concours.
Roz Kidman Cox, à la tête du jury, a expliqué dans un communiqué : "D'un point de vue photographique, c'est assez simplement le moment parfait [...] Les images venues du plateau tibétain du Qinghai sont assez rares, mais avoir réussi à capturer une interaction aussi puissante entre un renard du Tibet et une marmotte - deux espèces clés de l'écologie de cette région de hautes prairies - est extraordinaire".
Sélectionnée parmi quelque 48.000 candidatures venues de 100 pays, la photographie est également arrivée ex-aequo à la tête de la catégorie "Comportement". Du côté des jeunes photographes, c'est Cruz Erdmann âgé de 14 ans et passionné de l'océan qui a décroché le premier prix grâce à son magnifique portrait d'un calmar iridescent rencontré dans les profondeurs du détroit de Lembeh en Indonésie.
"Plonger dans le noir complet, trouver ce beau calmar et être capable de le photographier de façon aussi élégante, pour révéler ses formes et ses couleurs magnifiques, demande beaucoup de talent. Quelle réussite éclatante pour un photographe aussi jeune", a réagi Theo Bosboom, photographe naturaliste et membre du jury.
Au total, ce sont 19 clichés et leurs auteurs, professionnels et amateurs, qui ont été récompensés cette année. Une sélection qui "dépeint la diversité incroyable de vie sur notre planète, de la démonstration d'un comportement animal rare à des mondes sous-marins cachés", se sont réjouis les responsables du WPY dont c'était la 55e édition.
Les photos lauréates de Yongqing Bao et Cruz Erdmann ainsi que 98 autres figurant dans la sélection finale seront exposées du 18 octobre 2019 au 31 mai 2020 au Natural History Museum de Londres, avant de partir en tournée au Royaume-Uni puis dans le reste du monde. Les 100 plus belles photos du concours sont également réunies dans un ouvrage paru en français le 16 octobre aux éditions Biotope.
Texte GEO
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