La COP15 sur la diversité biologique prévue en octobre devrait aboutir sur des accords mondiaux pour sauver la biodiversité. Une première ébauche de texte prévoit la protection d’un tiers de la surface de la Terre.
Sauver la biodiversité, gérer les ressources de manière durable et restaurer les écosystèmes. Telles sont les missions de la 15e Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB). Ce congrès, qui se tiendra en octobre 2020 à Kunming, en Chine, a pour but d’enrayer l’érosion de la biodiversité. Des négociations internationales doivent y aboutir à l’adoption d’une feuille de route mondiale pour sauver l’ensemble des écosystèmes.
Pour préparer ces négociations, la CDB a publié, lundi 13 janvier, une première ébauche de texte comprenant dix-sept objectifs, parmi lesquels une proposition ambitieuse : protéger au moins 30 % de la planète – terre et mer – d’ici à 2030.
« L’objectif est de stabiliser le taux de perte de biodiversité d’ici à 2030, puis de faire en sorte que cette biodiversité augmente de nouveau d’ici à 2050 en laissant les écosystèmes se régénérer », explique Aleksandar Rankovic, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), chargé du dossier COP15.
Le texte reprend des conclusions du Groupe international d’experts sur la biodiversité de l’ONU (IPBES). Dans un vaste rapport publié en mai 2019, ils soulignaient le rôle de l’agriculture, de la déforestation, de la pêche, de la chasse, du changement climatique, des pollutions et des espèces invasives, dans la dégradation accélérée de la nature.
8 millions d’espèces menacées d’extinction
Ainsi, selon ce rapport, 75 % de l’environnement terrestre a été « gravement altéré » par les activités humaines et 66 % de l’environnement marin est également touché.
Résultat : environ un million d’espèces animales et végétales sur les quelque 8 millions estimées sur Terre sont menacées d’extinction, dont « beaucoup dans les prochaines décennies ». Près de 23 % des oiseaux, 25 % des plantes, 33 % des récifs coralliens, 40 % des amphibiens, 10 % des insectes et plus d’un tiers des mammifères marins sont menacés.
Pour enrayer ce déclin rapide de biodiversité, le groupe de travail du CBD a proposé d’amener à 30 % le taux d’aires terrestres protégées et au même nombre celui des aires marines protégées.
Aujourd’hui, les zones protégées représentent 17 % des surfaces terrestres, soit environ 20 millions de kilomètres carrés (un peu plus de la superficie du Canada et des Etats-Unis réunis) et 10 % des zones maritimes. A titre d’exemple, le Brésil possède le plus grand système d’aires protégées terrestres au monde, avec 2,47 millions de km2. A l’inverse le Moyen-Orient a le taux de protection terrestre le moins élevé, environ 3 %, ce qui équivaut à environ 119 000 km2….
Suite dans Le Monde du 16 janvier
Illustration : SEVERIN MILLET