Des délégués de territoires autochtones d’Amazonie colombienne se sont pour la première fois rendus à Bogotá afin de dénoncer la terrible contamination au mercure dont souffre leur peuple, qui entraîne un génocide lent et silencieux. Ils ont réussi à s’entretenir avec des représentants du gouvernement. Aujourd’hui, le dossier est entre les mains des différents ministères rencontrés.
Des délégués de resguardos (réserves) de l’Amazonie colombienne, accompagnés par l’association de défense des peuples autochtones Igapo Project, ont remis le 24 octobre dernier la pétition Le mercure est un poison mortel pour l’Amazonie et la liste de ses 130 357 signataires au Ministère de l’Environnement et du Développement durable de Colombie. La délégation a également obtenu des entrevues avec les Ministères de la Santé et de l’Intérieur, de manière à réunir davantage d’acteurs gouvernementaux et à inscrire à l’ordre du jour de chaque entité le problème de la contamination au mercure et de l’orpaillage illégal.
Ces rencontres ont notamment débouché sur la création d’un groupe de travail interministériel axé sur le thème du mercure, ainsi que sur la planification de plusieurs événements régionaux incluant la présence d’autorités coutumières autochtones d’Amazonie.
La remise de la pétition à Bogotá fut également l’occasion d’établir de nouvelles alliances avec des organisations autochtones nationales et d’autres ONG engagées pour la défense des droits humains et la lutte contre l’extractivisme.
« Grâce au soutien de Sauvons la Forêt, des membres de resguardos amazoniens isolés ont eu pour la première fois l’opportunité de faire entendre leurs voix face au gouvernement colombien. Nous allons à présent réaliser le suivi des engagements formulés par les autorités nationales, et nous continuerons de renforcer ces nouvelles alliances et ces nouveaux réseaux, qui partagent les mêmes valeurs que nous. »
Lila Akal, co-fondatrice et chargée de missions, Igapo Project