Maintenons l’économie à l’essentiel le temps de changer de chemin
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On entend autour de soi, dans les médias, de nombreuses voix dire, en cette période de confinement et de "lutte" contre la pandémie COVID 19, qu'il faut en profiter pour changer nos choix collectifs, nos comportements individuels, enfin prendre à bras le corps les problèmes socio-écologiques liés à nos modes de vie, notre démographie et nos choix sociétaux : pollutions, dérèglement climatique, perte de la biodiversité et des écosystèmes naturels, inégalités croissantes, opulence côtoyant misère, surconsommation, stress chronique, etc.
Ces urgences socio-écologiques peuvent sembler moins immédiates, moins présentes, moins palpables. Il n’en est rien. Elles sont à l’œuvre en permanence, maintenant, partout, et constituent une menace beaucoup plus dangereuse et mortelle que le coronavirus, contre laquelle nous ne pourrons rien si elle s’emballe brutalement. Ce qui est possible à tout moment : une sécheresse massive, une autre pandémie, une montée rapide des eaux, des guerres...
En luttant mondialement contre cette pandémie et en nous confinant, nous réduisons drastiquement l'activité économique en la limitant à l'essentiel. Nous nous apercevons alors rapidement que les pollutions diminuent de manière spectaculaire, que les réductions les émissions de gaz à effet de serre sont enfin à la hauteur des discours politiques, qu'une nature mieux préservée offre une plus grande résistance et résilience à notre santé environnementale, qu'une plus grande solidarité est nécessaire et peut éclore entre les humains et les nations. Nous sommes nombreux à nous rendre compte, enfin, que revenir à l’essentiel, à la lenteur, à une meilleure connexion avec la nature, nous fait du bien.
Il semble donc que beaucoup d’entre nous ayons le souhait de changer en profondeur et que cette crise sanitaire nous montre la voie.
Ne faut-il donc pas dès maintenant, pendant le confinement, appeler tous nos gouvernants à maintenir au strict essentiel les économies nationales et l'économie mondiale, bien au-delà du confinement, le temps pour l'humanité et pour chaque personne, pour chaque nation, de réfléchir au nouveau modèle commun que nous souhaitons, puis de le mettre en place, doucement, respectueusement, globalement, par la voie de la démocratie et de la communication non-violente ?
Limitons notre économie à l'essentiel tout le temps nécessaire pour créer un nouveau modèle sociétal : sobre, viable, bienveillant, fraternel, juste, équitable et respectueux de la nature sauvage.
Ralentissons pour changer de chemin vers un avenir meilleur, pacifié, apaisé !
Ce texte est écrit par un groupe informel de citoyens, d’horizons différents et unis autour de ce message simple :
"On continue au ralenti, à l’essentiel, tout le temps nécessaire pour changer en profondeur, tous ensemble."
Qu’est-ce que l’essentiel ? Nous ne le savons pas bien, c’est flou et pourtant, face à cette pandémie, nous voyons bien quelles sont les activités vitales et celles qu’on peut mettre en pause ! Bien sûr, seul le temps de la réflexion, de la lenteur, du débat bienveillant nous permettra de définir ce qui essentiel et ce qui peut être suspendu pour éviter la pire catastrophe, vers laquelle nous nous dirigeons depuis des décennies.
Se donner le temps de changer passera peut-être par la mise en place (temporaire ?) d’un revenu universel pour assurer le confort minimum et la dignité à tous, la mise en place (temporaire?) d’une nouvelle monnaie mieux pensée, la suspension ou l’encadrement des marchés financiers et de la monnaie actuelle fondée sur la dette, le strict encadrement des revenus, l’annulation de certaines dettes, si nécessaire le rationnement des énergies fossiles, la relocalisation des productions, la mise en place de nouvelles institutions nationales et internationales...
Cela nous demandera de multiples réflexions, de multiples expériences, de multiples tâtonnements, toute notre intelligence collective, dans la sobriété et la fraternité la plus grande. Et bien sûr tout en maintenant les activités vitales auxquelles, peu à peu, tout le monde devra participer... il en va de notre survie sur cette Planète... la nôtre, celle de nos enfants et de tous les êtres vivants que nous menaçons depuis bien trop longtemps.
Alors, pour longtemps, Ralentissons et Changeons !"
Illustration©jbdumond2019