Il guette des proches à peau épaisse,
Ce livre - Editions Hemeria - offre, en 80 photographies, le spectacle incomparable d'un face-à-face intime avec l'animal, ici traité comme un sujet à part entière, à égalité avec l'homme, et il nous incite à prendre le temps de le contempler, pour mieux nous interroger. « Ce que je cherche, c'est cet instant furtif où la photographie racontera le caractère de l'animal, révélera son identité, sa personnalité pour tenter de nous rapprocher et de nous connecter un peu plus à son humanité », explique Laurent.
Et pour accompagner ses clichés reconnus pour leur noir et blanc dense et contrasté, le poitevin a convié la plume de l'auteur français Alexandre Jardin pour une préface singulière et passionnée. Elle introduit les 120 pages d'un album tout entier dédié à l'éléphant et ponctué du texte de l'écrivain Romain Gary publié en 1968 dans sa toujours actuelle Lettre à l'éléphant.
c'est qu'il ne tardera pas à succomber
à sa propre laideur et qu'elle le détruira...
Je sens profondément que le sort de l'homme, et sa dignité,
— océans, forêts ou éléphants —
sont menacées de destruction. »
- Romain Gary
Le livre : hommage et plaidoyer pour la survie de l’éléphant d’Afrique
Au Kenya, en Namibie, en Afrique du Sud, au Botswana et en Tanzanie, il a croisé le chemin de ces mammifères qui incarnent avec tant de majesté le monde sauvage, sa beauté et ses mystères. Ce livre offre le spectacle incomparable d’un face-à-face intime avec l’animal, ici traité comme un sujet à part entière, à égalité avec l’homme, et il nous incite à prendre le temps de le contempler, pour mieux nous interroger sur notre relation au monde sauvage et sur notre place en son sein.
Et si le photographe a depuis longtemps choisi le noir et blanc, c’est pour mieux jouer de la lumière incomparable de l’Afrique, sa pureté singulière qui donne la sensation d’être en prise directe avec la matière, sans filtre.
L’approche de Laurent Baheux n’est pas celle d’un photographe naturaliste ou épris d’éthologie, il ne cherche ni à décrire un comportement ni à percer le mystère d’une qualité physiologique jusque-là restée méconnue. Ce qu’il trouve auprès des éléphants d’Afrique, c’est la sensation d’une plénitude retrouvée, d’un émerveillement au monde, d’une renaissance, d’une reconnexion au vivant. Loin de la foule et de l’univers citadin, c’est au cœur des parcs nationaux d’Afrique qu’il éprouve le sens profond de la vie, et qu’il s’offre le luxe de la lenteur, indispensable quand il s’agit de se laisser approcher par l’animal.
- Selon les estimations les plus récentes, le nombre d'éléphants de forêt en Afrique a diminué de plus de 86% en trente ans, et celui des éléphants de savane d'au moins 60% au cours des cinquante dernières années.
L’éléphant oblige l’homme à l’humilité. Nous ne sommes rien face à sa puissance et à son intelligence. C’est lui qui décide de la rencontre, ou, au contraire, qui impose sa distance.
Nous ne sommes que des « invités tolérés », comme nous le rappelle Laurent Baheux.
L’éléphant n’est pas non plus un prédateur et c’est l’homme qui aujourd’hui menace son existence, en compétition avec lui pour la maîtrise d’un territoire qui se rétrécit chaque jour davantage comme une peau de chagrin. La pression des activités humaines, la poussée démographique sont les principaux dangers qui mettent en péril sa survie.
Editions HEMERIA