C’était le dernier temps fort de son long déplacement à Marseille. Ce vendredi, le président de la République a profité de l’ouverture du Congrès mondial de la nature pour décliner une série d’engagements du gouvernement envers la biodiversité, à quelques mois de la présidence française de l’Union européenne… et de l’élection présidentielle. 20 Minutes fait le point.
Une extension de l’espace français protégé en Méditerranée
C’est la principale annonce du président de la République, qui aboutit, de son propre aveu, après plusieurs discussions avec les pêcheurs. Emmanuel Macron a annoncé, sous les applaudissements du parc Chanot qui accueillait le congrès mondial de la nature, vouloir porter les aires bénéficiant de « protection forte » à 5 % de son espace maritime en Méditerranée d’ici à 2027, contre 0,2 % actuellement. « Ce vrai changement, nous permettra d’atteindre un autre objectif de 10 % à 2030 », a promis le chef de l’Etat.
Les aires de « protection forte » sont des zones où les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont supprimées ou significativement limitées, et ce de manière pérenne, selon la définition du ministère de la Transition écologique.
Une « sortie accélérée des pesticides »
Au premier semestre 2022, la France prendra la présidence tournante de l’Union européenne. L’occasion, selon les déclarations d’Emmanuel Macron, de « porter une initiative forte, avec tous les collègues, de sortie accélérée des pesticides ». « Ça n’est qu’au niveau européen que nous y arriverons, sinon nous nous ralentirons », estime-t-il. Le président de la République, presque en campagne n’a pour autant pas détaillé cette mesure. Emmanuel Macron s’était engagé à sortir du glyphosate, une promesse qui ne s’est pas concrétisée pour l’heure. Ce désherbant controversé est ainsi actuellement autorisé dans l’Union européenne jusqu’à fin 2022.
Statu quo français sur l’accord UE-Mercosur
Evoquant les questions que pose un tel texte sur le plan de la protection du climat et de la biodiversité, Emmanuel Macron a redit son opposition à l’accord commercial UE-Mercosur. « La France est contre le Mercosur tel qu’il est négocié aujourd’hui, et nous le resterons très clairement, a martelé le président de la République Pas parce que nous ne sommes pas à l’aise avec nos amis du Mercosur (mais) parce que par définition, cet accord tel qu’il a été conçu et pensé ne peut pas être compatible avec notre agenda climatique et de biodiversité. »