Au Kenya, 60 femmes vont être formées à un métier. L’objectif, qu’elles deviennent indépendantes financièrement, et donc moins dépendantes de la faune sauvage et de son habitat.
C’est un beau projet d’éducation qui vient de débuter au Kenya : Jenga Mama (« Autonomiser les femmes » en Swahili). Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), en collaboration avec la fondation allemande Margarete Breuer Foundation, va former 60 femmes d’une communauté rurale d’Amboseli à la gestion de petites entreprises. Là, les communautés vivent avec avec la faune sauvage, et dépendent fortement des ressources naturelles pour se loger, se nourrir, s’approvisionner en eau et se chauffer.
L’objectif de ce projet est que, grâce à leur nouveau métier, ces femmes deviennent indépendantes financièrement et réduisent leur dépendance à l’égard des animaux et de leur habitat. Jenga Mamaintègre un projet majeur d’IFAW sur le long terme, « Besoin d’espace », qui vise à reconnecter les habitats fragmentés, permettant ainsi aux animaux sauvages de migrer le long de leurs anciennes routes.
Des femmes formées et éduquées
« Les femmes vivent à proximité de la faune sur les terres de leur communauté entourant le parc national d’Amboseli. Les corridors fauniques traversent leurs terres communautaires. Tout en gardant leur bétail, en allant chercher de l’eau et du bois de chauffage, elles rencontrent souvent des animaux sauvages, ce qui conduit inévitablement à des conflits entre l’homme et la faune. Le projet Jenga Mama réduira leur dépendance vis-à-vis des ressources naturelles et réduira ainsi les conflits entre l’homme et la faune. Elles pourront par exemple acheter des fourneaux solaires au lieu d’avoir à utiliser des fourneaux à bois », détaille James Isiche, directeur régional IFAW pour l’Afrique de l’Est.
Le projet a été officiellement lancé le 2 septembre 2021 lors de la visite à Amboseli d’Azzedine Downes, directeur Général d’IFAW, avec les huit premières femmes sélectionnées. Les autres « étudiantes » ont été sélectionnées dans les mois suivants et ont toutes commencé l’école lundi 10 janvier 2022.
« Ces femmes ont été sélectionnées par un panel composé de huit chefs de la communauté avec laquelle nous travaillons (Olgulului Olalarashi Group Ranch compte huit clans, et chaque clan était représenté) ainsi que d’autres représentants de la communauté et du personnel de terrain d’IFAW, explique James Isiche. Les représentants de la communauté ont formé un « comité consultatif des bourses ». Il était vital d’amener les dirigeants de la communauté à soutenir pleinement le projet car cela signifierait un changement culturel et socio-économique pour la communauté. En tant que condition fixée par le bailleur de fonds, Margarete-Breuer-Stiftung, le panel s’est concentré sur les mères célibataires et les veuves, car ce sont les femmes les plus marginalisées des communautés et les plus vulnérables économiquement. »
Ces 60 Kenyanes seront formées sur trois ans, dans des domaines tels que la coiffure, la couture et la restauration, qu’elles ont plébiscités. En plus de leur formation, elles bénéficieront d’une aide pour trouver des partenaires commerciaux, louer des locaux, acheter des machines ou des équipements, et lancer leurs petites entreprises. « Au fur et à mesure qu’elles deviendront plus éduquées, elles seront en mesure d’apprécier les avantages que la faune apporte à leurs communautés et, espérons-le, de devenir des défenseurs de la protection de la faune », conclut James Isiche.
Source GEO