Un curieux requin aux dents saillantes a récemment été remonté des profondeurs océaniques par un pêcheur australien. Or les experts ne semblent pas identifier à quelle espèce il appartient, entourant de mystère cet inhabituel spécimen.
Un « véritable cauchemar » au « sourire diabolique », qui donne « des frissons majeurs ». Tels ont été les commentaires des internautes sous la publication Facebook du pêcheur Trapman Bermagui. Le 12 septembre 2022, ce dernier a publié sur les réseaux sociaux sa dernière prise, à l’apparence quelque peu particulière : un étrange requin aux yeux exorbités, à la peau rugueuse, au grand museau pointu et au sourire troublant, semblable à celui d’un humain. Un butin remonté depuis les profondeurs, à environ 650 mètres en dessous du niveau de la mer, au large des côtes de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie.
Squalelet féroce, requin-lutin ou sagre ?
Les caractéristiques inhabituelles de la créature ont rapidement attiré l’attention des utilisateurs. Curieux, étonnés ou terrifiés par le spécimen, ils se sont mis à spéculer sur l’espèce à laquelle il appartiendrait — car pour rappel, il existe presque 530 espèces recensées de requins à travers le monde. La supposition la plus courante était celle du squalelet féroce (Isistius brasiliensis), mais d’autres ont misé sur le requin-lutin ou requin-gobelin (Mitsukurina owstoni) ou un membre de la famille des sagres (Etmopteridae). Différents experts se sont quant à eux aussi penchés sur la photographie… et ne semblent pas se mettre d’accord.
Interrogé par nos confrères de Newsweek, le biologiste marin Dean Grubbs, de l’Université d’État de Floride (États-Unis), estime qu’il pourrait s’agir d’un aiguillat commun (Centroscymnus owstonii), un requin dormeur de la même famille (les Somniosidae) que le requin du Groenland (Somniosus microcephalus) — bien que plus petite. Christopher Lowe, directeur du laboratoire des requins de l’Université d’État de Californie, table quant à lui plutôt sur un squale liche (Dalatias licha), évoluant dans les eaux du large de l’Australie. Mais il est « difficile de dire avec certitude sans pouvoir voir le spécimen entier », indique-t-il.