Le Wildlife Photographer of the Year, célèbre compétition de photographie de nature, a annoncé le palmarès de son édition 2022. Le grand prix a été attribué à la photographe américaine Karine Aigner pour son remarquable cliché d'une "boule" d'abeilles en plein frénésie de reproduction.
Sur le sable chaud du Texas, des abeilles sont amassées en une boule pleine de frénésie. Les ailes vrombissantes, deux nouveaux insectes foncent pour se joindre à la cohue. Les corps soyeux des butineuses forment un tel méli-mélo qu'il en devient difficile de déterminer à qui appartient quelle patte ou quelle tête.
Quelle mouche a donc piqué ces abeilles ? Celle de l'amour, ou plutôt de la reproduction. Ces spécimens sont tous des mâles luttant pour s'attirer les faveurs d'une unique femelle piégée au milieu de l'amas. Quelques minutes plus tard, le vainqueur de la mêlée s'envolera avec sa dulcinée pour s'accoupler à l'abri des regards.
Une "boule d'abeilles" en tête du palmarès
La scène est aussi fascinante que complexe à immortaliser. Pas étonnant qu'elle ait permis à la photographe américaine Karine Aigner d'être récompensée et pas par n'importe qui : par le Wildlife Photographer of the Year, la prestigieuse compétition photographique organisée par le Natural History Museum de Londres.
Grâce à sa "boule d'abeilles", Karine Aigner vient en effet de décrocher le titre de "Photographe de faune sauvage de l'année 2022". "L'impression de mouvement et d'intensité [...] change ces petites abeilles en concurrents de taille pour une unique femelle", a expliqué Rosamund Kidman Cox, présidente du jury.
La scène a été d'autant plus saluée que les abeilles font aujourd'hui face à de multiples pressions qui menacent leur avenir telles que la perte de leur habitat, les pesticides ou encore le changement climatique. Alors que 70% des espèces nichent sous le sol, dont les spécimens de la photo du genre Diadasia, il est de plus en plus important que ces zones de sol naturel restent intactes.
Cette "boule d'abeilles" succède au ballet de reproduction de mérous, au portrait d'une tigresse sibérienne et à la confrontation entre un renard et une marmotte, récompensés respectivement en 2021, 2020 et 2019.
L'ensemble des photographies primées est visible ici
Texte GEO