Quand on vous parle d’une espèce hybride, vous pensez certainement à un centaure ou encore à une créature terrifiante mi-humaine, mi-animale. Des images souvent influencées par les films, mais qui ne seraient en réalité pas si fantastiques que ça. Au cours des dernières années, les scientifiques ont identifié certaines espèces animales hybrides probablement nées du changement climatique, rapporte le Daily Mail.
En 2010, une étude publiée dans la revue Nature répertoriait 34 espèces hybrides potentielles qui pourraient à l’avenir être très répandues dans l’Arctique. Alors que la banquise fond rapidement en raison du réchauffement climatique, les espèces qui étaient autrefois isolées sont maintenant obligées de se déplacer vers de nouvelles zones pour chasser. Conséquence : différentes espèces se croisent et s’accouplent, formant de nouveaux hybrides qui pourraient à terme faire totalement disparaître l’espèce d’origine.
Nos confrères du Daily Mail se sont ainsi penchés sur ces espèces hybrides qui pourraient être très répandues dans un avenir proche. Comme une espèce hybride née d’ours bruns et d’ours polaires, dont des preuves ont déjà été observées aux États-Unis et au Canada. Connus sous le nom d' »ours Brolar » ou « Pizzlies », ils ont un pelage principalement blanc, avec une teinte brunâtre et un nez qui est un croisement entre celui de l’ours polaire et celui de l’ours brun ou grizzly. Ils sont connus pour s’adapter plus facilement aux températures élevées, car ils ne dépendent pas autant de la banquise pour la chasse.
Le « narluga » aperçu dès 1990
Autre espèce hybride qui pourrait devenir plus courante : le béluga-narval ou « narluga ». En 1990, un crâne particulier avait été découvert par un chasseur dans l’ouest du Groenland. Ce n’est qu’en 2019 que l’analyse ADN a confirmé que la créature était bien à 54% un béluga de par son père et à 46% un narval de par sa mère. Les scientifiques avaient supposé que l’espèce hybride devait être de couleur grise, avec une queue de narval, mais des nageoires avant semblables à celles d’un béluga. Bien que le spécimen représente la seule preuve recueillie de narlugas, le chasseur avait à l’époque assuré avoir déjà observé deux autres créatures similaires. Là aussi, une étude publiée dans la revue Nature en 2010 évoquait le changement climatique pour expliquer l’apparition de cette nouvelle espèce.
Loups, phoques, baleines et écureuils également concernés
Parmi les autres espèces hybrides découvertes ces dernières décennies : le coyote-loup, connu sous le nom de « coywolf », observé dans l’est de l’Amérique du Nord. Ils ont un corps, un crâne et une mâchoire plus grands que les coyotes de l’Ouest. Les phoques du Groenland pourraient également former une progéniture hybride en raison de la fonte de la banquise, en s’accouplant avec d’autres espèces. En 2009, le bébé d’une baleine boréale et d’une baleine franche avait été repéré dans la mer de Béring, poursuit le Daily Mail. Les scientifiques ont également étudié la consanguinité entre les écureuils volants du nord et du sud en Ontario, au Canada, et leur lien avec le changement climatique. Le Dr Jeff Bowman, du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, affirme que des espèces hybrides commençaient à émerger vers 1995, les hivers chauds poussant les écureuils du sud à se déplacer dans les habitats du nord.
Source GEO