Bloom vous remercie

« Merci pour ce que vous faites ».

C’est ce que vous êtes nombreux à nous dire lorsque vous nous croisez au détour d’une rue, d’un magasin, d’un musée… Avec pudeur, avec respect, avec élégance, et toujours, avec un beau sourire ample et généreux qui illumine votre regard et qui ne manque pas d’atteindre nos cœurs.

Car vos sourires, vos regards, vos écrits, vos messages nombreux pleins de bonté, de tendresse ou d’humour signifient bien plus qu’un soutien pour nous. Ils nous rappellent que nous formons une communauté qui a en partage un socle très fort d’exigence éthique et un amour infini pour le vivant, pour la beauté du monde, pour la diversité des animaux sur terre, pour la justice, la dignité, la probité…

Vous ne soupçonnez pas comme vos encouragements, votre fidélité, votre générosité laissent une trace lumineuse en nous. Nous y puisons notre force morale, notre courage, notre énergie.

Aujourd’hui, c’est notre tour de vous dire : « merci pour ce que vous faites ».

Car ce que vous faites, c’est nous donner les moyens de relever des défis qui deviennent de plus en plus complexes et abrupts à mesure qu’ils deviennent de plus en plus indispensables et urgents. 

Les trois dominos de l’effondrement

Depuis des décennies maintenant, les alertes s’enchaînent avec un signal de gravité allant crescendo, les chercheurs nous disent qu’à force de reculer, arrivera un moment où il ne sera plus possible de sauter. Le « Rapport Meadows – Les Limites à la croissance », dont on a fêté cette année le cinquantenaire, ne disait pas autre chose dès 1972. Ce rapport, qui avait détoné comme une déflagration au niveau mondial, démontrait que si nous ne changions pas radicalement de politique, nos sociétés entreraient en collision frontale avec les limites physiques et biologiques de la planète.

Rendez-vous compte : dans le monde dopé à la croissance des Trente Glorieuses, 16 chercheurs du MIT, utilisant pour la première fois des ordinateurs pour modéliser l’avenir de l’humanité, nous mettaient face à la réalité sans pitié vers laquelle nos modes de vie nous entraînaient : épuisement des ressources, effondrement de la production, effondrement de la démographie. Ils avaient identifié les trois dominos qui s’enchaîneraient dans le scénario qu’il fallait désormais à tout prix éviter.

Visionnaires jusqu’au bout, ils avaient compris qu’une société qui refusait d’envisager la finitude des ressources pourrait venir à bout de tout, y compris de l’océan, aussi enraciné soit le mythe de sa « manne inépuisable ».

L’océan a été le théâtre des cycles pervers identifiés dans la séquence d’effondrement en dominos : d’abord les ressources, puis la production, enfin la démographie. Les grands prédateurs ont été exploités jusqu’à épuisement, les captures mondiales sont en contraction, la démographie des pêcheurs artisans est en phase d’effondrement, suivant la trajectoire des poissons. Dans la course aux ressources déclinantes, les acteurs industriels se montrent féroces.

Bientôt dans le Nord de la France, les pêcheurs artisans que la France a poussés à la faillite en leur préférant systématiquement les consortiums industriels corrompus des Pays-Bas vont recevoir des aides pour cesser définitivement leurs activités. L’amertume est grande sur les territoires.

Les derniers pêcheurs qui étaient aptes à répondre aux attentes des consommateurs en offrant une pêche à échelle humaine et à moindre impact écologique plient les gaules pendant que la France, bien qu’interpellée à plusieurs reprises par BLOOM, reste passive face à la destruction des côtes françaises par des monstres industriels de 80 à 140 mètres de long. Des chalutiers gigantesques qui viennent rafler tout ce qu’il reste de poissons et d’organismes vivants, de la surface jusqu’au fond, comme des gueules béantes aspirant tout sur leur passage, des machines de l’enfer qui auraient eu toute leur place dans les tableaux apocalyptiques de Jérôme Bosch au XVème siècle.

Face à une armée de Goliaths

Voilà ce à quoi la communauté que nous formons se retrouve confrontée : non pas un Goliath, mais une armée de Goliaths. Des machines de guerre capables de tout siphonner, soutenues par des industriels véreux, leurs représentants, leurs syndicats, leurs cabinets de lobbying, leurs relais politiques de l’échelle locale jusqu’à européenne, les États et les parlementaires complices…

C’est un système toxique pour le collectif, destructeur de biens communs, dévastateur pour nos économies, pas seulement pour le climat et la diversité biologique de l’océan…

Ce système, nous devons y mettre fin. C’est aussi simple que cela.

Nous avons la connaissance, nous avons la conscience. Place à l’action

Désormais, nous avons la connaissance, nous avons la conscience. Il ne manque que l’action. Puisque, comme le constate Dennis Meadows 50 ans après la publication du rapport tonitruant qu’il avait dirigé, l’inaction des politiques nous a conduits à un point d’accroissement de la fréquence et de la taille des chocs, il ne reste qu’à agir, avec résolution, pour contribuer à ériger le système résilient qui pourra absorber les chocs et continuer à fonctionner.

Ce système, nous sommes en train d’en dessiner les contours, avec des chercheurs, avec les pêcheurs, avec les citoyens.

Jour après jour, en luttant contre la pêche industrielle, ses excès, ses fraudes, son influence néfaste sur la décision publique, nous ajoutons des briques à l’édifice que nous sommes en train de construire : un système résilient qui met la nature et le bien-être humain au cœur de son équation, et non la maximisation des profits et la séquestration des ressources.

Ce qui nous attend va être brutal car notre vision s’inscrit à contre-courant du récit dominant. Les lobbies industriels et les coupables politiques sont prêts à toutes les infâmies pour sauver leur peau et leur modèle.

Moralement, nous sommes prêts.

Financièrement, pas encore.

Nous avons besoin de vos contributions pour renforcer nos équipes.

Nous avons aussi besoin d’élargir notre communauté de donateurs.

Aujourd’hui, à quelques jours de la fin d’année 2022, ce qui serait magique pour que nous puissions recruter en 2023 et combattre encore plus efficacement les destructeurs de l’océan, ce serait de faire deux choses :

1)    Nous faire un don (merci merci merci d’avance !)

2)    Convaincre une personne autour de vous de nous soutenir.

Si chacune et chacun d’entre vous prend quelques minutes pour faire un don et parler de nous à une ou un proche, nous pourrions doubler notre communauté, nos actions en justice, nos recherches, nos enquêtes, nos campagnes de plaidoyer et donc nos résultats.

Tordre le bras à la fatalité, c’est notre mot d’ordre chez BLOOM. Nous l’avons fait plusieurs fois, il suffit maintenant de changer d’échelle.

Pour cela, nous avons besoin de vous. Nous comptons sur vous, comme vous pouvez compter sur nous.

En l’amitié,

Claire