Le naturaliste Antoine Lavorel nous emmène en forêt en quête d'un insecte aussi beau que rare, la rosalie des Alpes.
Je rejoins le naturaliste Antoine Lavorel dans une forêt du Jura. Il est déjà en train d'observer un chamois sur la route. La chance semble lui sourire. C'était déjà le cas dans la précédente vidéo que nous avions tournée ensemble. Nous partions observer des petites chouettes de montagne et nous avons finalement rencontré un lynx.
"C'est ça la magie de la nature, se rappelle Antoine."
On va voir si cette magie à la nature opère aujourd'hui, car nous allons en avoir besoin. Nous avons rendez-vous dans ce secteur qu'Antoine connait très bien pour chercher la fameuse Rosalie des Alpes.
"C'est un insecte assez rare, mais on a quand même des chances de la voir. Il fait très chaud, c'est ce qu'elles aiment. Plus il y a de soleil, mieux c'est pour elle, donc on va marcher et scruter les arbres à la recherche de la Rosalie" m'explique mon guide du jour.
Nous grimpons en forêt, Antoine est enthousiaste. "On n'a aucune certitude de la voir. Si c'était garanti, ça ne vaudrait pas le coup."
Mais pourquoi les naturalistes se passionnent-ils pour un simple insecte ? D'abord, il est très gros, avec ses 3 à 4 cm, c'est un plus gros insecte d'Europe. Ensuite, il est tout simplement beau. Il a des couleurs assez étonnantes. Il est bleu, une couleur rare dans la nature, avec des taches noires. Chaque individu a des tâches disposées différemment, un peu comme la robe d'un lynx ou les taches d'une salamandre. On peut donc les reconnaitre, même s'ils ne vivent de 3 semaines à l'état adulte. Voilà un autre aspect qui fascine les personnes qui veulent voir la Rosalie. Le créneau pour l'observer est très limité. Les larves de Rosalie vivent trois à quatre ans dans le bois mort, en général du bois de hêtre. Puis, l'adulte sort par a un trou qui se dessine dans l'écorce et cet insecte fabuleux en sort avec ses antennes interminables.
Malheureusement, la Rosalie est très menacée et devient rare. Je n'en ai donc pas vu souvent...
Nous arrivons en hauteur, avec une belle vue sur le plateau suisse. Des tas de bois pourraient abriter la rosalie. Normalement, l'insecte aime bien pondre ses œufs dans des hêtres encore debout pour être sûr qu'ils vont rester encore longtemps debout, car la lave met plusieurs années pour se développer. Mais, parfois elle peut aussi s'installer sur des réserves de bois. Il faut bien regarder, l'insecte bleu paraît facile ) repérer, mais il se camoufle très bien sur le gris de l'écorce du hêtre.
Dans cette forêt, les forestiers ont volontairement laissé de vieux hêtres pour aider la Rosalie, mais là le bois est peut-être déjà un petit peu trop pourri.
bah j'ai quand même pas l'habitude de venir si tôt dans la saison alors je suis un peu mitigé mais bon on a peut-être nos chances quand même en tout cas il y a du bois mort ici en tout cas le milieu est parfait ça c'est sûr il y a du soleil aucun doute il y a de la vue tout y est pour quelles y soient
Cet insecte a des antennes interminables qui permet au couple de se retrouver, mais permet aussi aux rosalies de sentir le parfum des hêtres qui sont malades, blessés ou vieux et d'y pondre.
Finalement, nous ne trouverons pas de Rosalie aujourd'hui. C'était peut-être un peu trop tôt dans la saison. Nous avons manqué de chance aujourd'hui, mais c'est ça la nature, ce n'est pas un zoo et tant mieux !
Apprenez en plus sur les longicornes, capricorne et autres coléoptères à longues antennes dans le dernier numéro de la revue Salamandre.