La nouvelle gazette de l'association, l'Hirondelle n°10, le volet 2 de notre dossier sur les rapaces diurnes et l'agriculture.
Vous y découvrirez toute l'histoire du retour dans notre département de ces grands planeurs que sont les vautours et le rôle qu'ils jouent dans les paysages agricoles, en lien avec les éleveurs et les éleveuses.
Pour ceux et celles qui ne la connaissent pas encore, vous ferez la rencontre de l'association "Vautours en Baronnies" qui a œuvré ardemment et œuvre encore pour que ces magnifiques rapaces sillonnent le ciel de la Drôme (et bien au-delà).
N'hésitez pas à nous faire un retour sur ce numéro qui est le résultat d'un beau travail collectif. Si vous êtes adhérent(e) 2022 ou 2023, vous recevrez ce numéro par la poste d'ici peu.
SOMMAIRE
• Les rapaces nécrophages et l’agriculture p.2
• Amélioration de nos pratiques p.8DICTON PAYSAN
• Portrait p.12
• Conseil de lecture p.16
L'Edito de Roger Mathieu, Vice-président de « Vautours en Baronnies »
Sur la planète Terre, Homo sapiens, vous, nous, moi, vivons entourés de millions d’espèces animales et végétales, depuis la multitude des « invisibles à l’œil nu » jusqu’à la baleine bleue de plus de 150 tonnes. Dans le grand chaudron de la vie que nous appelons communément la nature, toutes ces espèces s’entrecroisent, s’allient, se combattent, se parasitent...
Dès sa sortie d’Afrique il y a 200 000 ans, l’Homme se distingue en mettant à profit son exceptionnelle intelligence pour éliminer toutes les espèces qu’il considère comme dangereuses ou concurrentes. Avec la découverte et l’exploitation des énergies fossiles qui ont démultiplié les capacités des Hommes à dominer le vivant, les résultats vont bien au-delà des « espérances » : partout la biodiversité s’effondre et les espèces disparaissent à un rythme effréné qui s’accélère.
L’impact de cette érosion du vivant se manifeste sur l’une des plus anciennes activités humaines organisées, l’agriculture:stérilisation des sols, raréfaction des pollinisateurs, résistance aux produits phytosanitaires de synthèse, disparition des espèces auxiliaires... et la liste est loin d’être exhaustive.
Partout sur la planète, des paysans ont décidé de relever le défi en mettant fin au «grand massacre» qui mène à l’impasse, réorienter le génie humain et inventer une agriculture pérenne basée sur le principe de la coexistence avec l’ensemble du vivant : coexister plutôt que combattre et éliminer. En Drôme, ces paysans pionniers s’organisent pour mettre en œuvre ces nouvelles pratiques, pour informer, expérimenter, améliorer (Fermes du Grand Laval, « un Goût d’Air Libre »...).
Cette nouvelle agriculture demande plus d’intelligence, plus de travail et de patience : un des prix à payer pour nourrir sainement les Hommes, faire la paix avec le monde du vivant et être fier d’être paysan.