En cette fin décembre, l’ASPAS vous propose une petite rétrospection de ses plus saillantes actions, histoire de tranquillement se requinquer avant une nouvelle année de combats militants et acharnés !
Toute l’équipe vous remercie chaleureusement pour votre soutien, votre fidélité et votre mobilisation à nos côtés. Bonne lecture et bon visionnage !
En janvier, alors que la saison de chasse battait toujours son plein, l’ASPAS dévoilait son guide « Maires et chasse », fruit d’un long travail juridique mené en souterrain, pour aider les élus à agir contre les excès de la chasse. Plusieurs communes s’en sont emparées, comme Audun-le-Tiche en Moselle, où la chasse sera bientôt interdite 1,5 jours de la semaine.
L’ASPAS apporte des solutions sur le plan local, l’ASPAS continue d’agiter le chiffon rouge à l’échelle nationale : contre l’État qui ne fait rien pour réformer la chasse et répondre au fléau de l’insécurité, une grande action en justice a été lancée plus tard dans l’année, pour l’obliger à prendre ses responsabilités !
Avant ça, en juin, c’est ce même État que nous avons fait condamner avec les autres associations du collectif Justice pour le Vivant : pour la première fois, un juge a reconnu l’existence d’un préjudice écologique résultant d’une contamination généralisée de l’eau, des sols et de l’air par les pesticides et de l’effondrement du vivant et la faute de l’Etat français dans cette situation. Historique !
Côté espèces menacées mais toujours chassées, on retiendra les belles victoires pour des flopées d’oiseaux dans les Antilles ou encore celle en Savoie pour les perdrix et les tétras. Quant à la défense des espèces protégées, comme les bouquetins dans le massif du Bargy, l’obstination de l’ASPAS et ses alliées ont une nouvelle fois permis de sauver plusieurs vies.
Année dédiée aux grands prédateurs, ces « gardiens du Vivant » si précieux pour les écosystèmes, 2023 a signé la naissance du kit « J’aime les ours », le petit dernier de notre collection de supports pédagogiques envoyés partout en France dans les écoles, médiathèques et centres de loisirs. Un kit tout entier conçu par l’ASPAS avec l’aide des meilleurs spécialistes, dévoilé à l’occasion de la Journée internationale pour sauver les ours, le 25 février.
Sur le terrain de la cohabitation, nos bénévoles ont poursuivi les actions de médiation avec les bergers dans les estives, quand d’autres ont manié bêches et pioches pour planter des centaines d’arbres fruitiers au fond d’une vallée préservée !
Plus nombreux et plus mobiles que leurs grands cousins plantigrades, les loups ont fait couler davantage d’encre en 2023, mobilisant bien des forces au sein de l’ASPAS que ce soit sur le terrain (anticipation de leur retour dans les zones non encore recolonisés) devant les tribunaux (affaires de braconnage, tentative de sauvetage de l’unique louve du Lot, etc.), devant les politiques (travaux interassociatifs au Groupe national Loup, contestation du nouveau PNA, etc.), auprès des médias (réaction à l’affaire de « l’attaque » à Castellet-lès-Sausses), sans oublier, bien sûr, la sensibilisation et la mobilisation citoyenne (consultations publiques, partenariat avec le film « Vivre avec les loups », etc.)
L’ASPAS n’a pas moins délaissé les renards (deux victoires dans l’Oise et le Pas-de-Calais) et autres indésirables de la liste « ESOD », renouvelée tous les 3 ans, en poursuivant la récolte des déclarations de non-dégât (2800 au total !), alertant sur la manière dont est établi ce classement sans queue ni tête (merci l’Ami des lobbies !), en commanditant une étude scientifique aux côtés de la LPO (merci la FRB !), en sensibilisant les jeunes et moins jeunes au moment de la consultation publique (merci pour votre participation !) et en contestant, enfin, une centaine de classements départementaux en justice (merci à nos juristes salariées et bénévoles !).
Les blaireaux, sauvés de battues administratives dans l’Oise et dans l’Ain, échappent à la liste « ESOD » mais pas à la barbarie du déterrage, pratique de chasse immonde contre laquelle l’ASPAS continue d’envoyer ses bombes : saisie du Conseil d’État, plainte devant le Comité de Berne, recours en pagaille devant les tribunaux administratifs… Au final, n’en déplaise au Sénat et son rapport pro-chasse scandaleux, les victoires ont continué de pleuvoir (10 !), et les « petits ours » n’ont jamais été autant à la fête que le 15 mai, date de la 2e Journée Mondiale des Blaireaux, avec une panoplie d’animations organisées à travers toute la France.
Et la sauvegarde des espaces naturels dans tout ça ? En plus des quelque 123 nouveaux refuges créés un peu partout en France pour aider les ruraux à retirer leurs jardins et terrains des fusils, l’ASPAS a inauguré, à Melle (Deux-Sèvres), le tout premier Havre de Vie Sauvage de France, nouveau label de protection forte déposé par notre association, accessible à tout propriétaire d’au moins 5 hectares désireux de laisser la nature en libre évolution pour un minimum de 99 ans !
Côté Réserves de Vie Sauvage enfin, mises en lumière sur Arte, plusieurs acquisitions foncières dans la Drôme ont permis d’agrandir de 30 hectares l’actuelle Réserve du Grand Barry et d’envisager la création d’une nouvelle zone protégée, plus au sud, au cœur des Baronnies. Quant à Vercors Vie Sauvage et le grand projet de démantèlement par l’ASPAS d’un ancien enclos de chasse (une initiative pionnière que Le Chasseur Français a honteusement cherché à torpiller), l’excellente nouvelle de cette fin d’année a été la publication des analyses génétiques démontrant la non-hybridation entre cerfs élaphes et cerfs sikas, permettant ainsi le sauvetage de tous les cervidés menacés d’abattage et l’abandon du projet de sanctuaire que nous avions un temps envisagé !
Il y aurait 1000 autres actions menées ci-et-là sur lesquelles nous pourrions encore nous attarder… Puissent en tout cas ces quelques temps forts vous procurer un surplus de vitamines et de réconfort : pour les renards, les loups, les blaireaux et la préservation de leurs habitats, fonçons ensemble vers 2024 avec fougue, vigueur et nombreux hourrahs !