L’extinction des espèces d’oiseaux est une menace de plus en plus importante pour la biodiversité de notre planète. Selon une étude publiée dans Nature Communications, relayée par le Guardian, l’impact de l’homme sur l’extinction des espèces d’oiseaux est deux fois plus élevé que ce que l’on pensait auparavant. En effet, l’étude montre que certaines activités humaines, telles que la déforestation et la chasse, ont entraîné la disparition de nombreuses espèces d’oiseaux.
D’autres menaces sont aussi à relever, comme les incendies ou des espèces envahissantes telles que les chats, par exemple, pour qui les oiseaux représentent une cible de choix. Plus précisément, l’étude révèle qu’au moins 1 430 espèces d’oiseaux, l’équivalent de 12 % du total, auraient disparu depuis 120 000 ans, soit depuis la fin du Pléistocène.
La Nouvelle-Zélande, un pays de référence
L’étude estime que toutes les extinctions d’espèces continentales sont connues, d’où l’importance de s’intéresser aux îles. Depuis le Pléistocène, les oiseaux des îles auraient été menacés par trois vagues d’extinction majeures, résultat de l’arrivée en masse de la population humaine sur les îles du Pacifique, apportant avec elle certains animaux tels que les chiens, les coqs ou encore les cochons.
La troisième vague, toujours en cours, résulterait, quant à elle, de la menace humaine grandissante, avec notamment la déforestation ou encore la pollution comme principaux dangers. Le principal lieu de disparition des espèces d’oiseaux serait donc les îles du Pacifique, raison pour laquelle les chercheurs se sont intéressés à cette zone pour mener à bien leurs recherches, et plus précisément à la Nouvelle-Zélande, île sur laquelle il n’y aurait aucune extinction passée inaperçue.
« La Nouvelle-Zélande était la référence, elle possède le registre d’oiseaux le plus complet basé sur des fossiles trouvés et des observations d’oiseaux, c’est donc le point zéro, il n’y a rien que l’on n’ait pas observé en Nouvelle-Zélande », a déclaré le docteur Rob Cook, auteur de l’étude et expert en modélisation écologique au Centre britannique d’écologie et d’hydrologie.
« Les pertes pourraient être encore plus élevées »
Pour estimer un tel résultat d’extinctions inconnues, l’équipe s’est basée sur 640 espèces d’oiseaux dont l’extinction est connue, à l’aide d’un modèle statistique. Pour ce faire, il a suffi d’obtenir le nombre d’espèces d’oiseaux susceptibles de vivre sur une île, une donnée accessible concernant la Nouvelle-Zélande, et d’y soustraire le nombre d’espèces restantes pour obtenir le nombre d’extinctions non découvertes.
Au moins 1 430 espèces d’oiseaux auraient donc disparu, mais c’est un chiffre susceptible d’évoluer à la hausse, selon Rob Cooke : « Les pertes pourraient être encore plus élevées, peut-être jusqu’à 2 000 espèces. »
Source GEO