« Mort des insectes – Tout va s’arranger » :
le titre provocateur de cette exposition qui se tient au muséum de Berne en Suisse (voir notre page d’annonces) est parfait. Mais là où les organisateurs semblent faire preuve d’optimisme, l’actualité ne nous encourage pas beaucoup dans ce sens. Certes, les députés européens ont entériné une loi sur la restauration de la nature le 10 novembre qui fixe l’objectif de restaurer au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l’UE d’ici 2030 et tous les écosystèmes qui en ont besoin d’ici 2050. Mais le glyphosate, c’est reparti pour dix ans... La stratégie nationale pour la biodiversité 2030, dévoilée ce mois de novembre avec deux ans de retard, déçoit. La COP 28 qui se tient au moment où j’écris ces lignes à Dubai – bien encadrée par les rois du pétrole – accouchera-t-elle d’autre chose que de mesurettes ou de déclarations d’intentions ? Le temps presse. Le bilan climatique 2023 est catastrophique et les effets sur la biodiversité – entre autres – s’en font sentir plus pesamment chaque année. Dans ce numéro, Xavier Houard et Jean-François Silvain qui représentent tous deux l’Opie au sein du Comité national de la biodiversité (CNB) reviennent en particulier sur les relations difficiles – mais ce n’est pas inéluctable nous diront-ils – entre agriculture et biodiversité. Le premier a répondu aux questions d’une commission spéciale de l’Assemblée nationale sur ce thème, l’autre a apporté son éclairage sur la biodiversité au 56e congrès des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER). C’est la synthèse de leurs déclarations qu’ils nous proposent ici. Avec eux, nous verrons tout d’abord quels sont les problèmes particuliers posés à la biodiversité par l’agriculture moderne puis, dans un prochain numéro, ils détailleront quelques pistes permettant d’allier agriculture et sauvegarde de la biodiversité. Il y a donc des raisons d’espérer malgré tout ! Et je suis heureux de pouvoir finir sur cette note optimiste, car il est temps à présent pour moi de vous présenter mes meilleurs vœux pour 2024 !
Bonnes lectures ! Bruno Didier, Rédac chef
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