Artistes animaliers

« Pour une eau vivante » : l’éco-artiste peintre Nicole King dévoile son engagement écologique

 

L'éco-artiste peintre Nicole King, forte d’une carrière antérieure en ingénierie environnementale, lance son livre d'art "Pour une eau vivante". Ce bel ouvrage, fruit de la collaboration avec le critique d’art Christian Noorbergen, offre une fusion unique d'art et de science, visant à sensibiliser à la protection de l’environnement et à l’urgence d'agir face aux menaces écologiques actuelles.

Diplômée en génie et gestion de l’environnement, Nicole King a travaillé dans l'industrie pétrolière et comme experte en eau et pollution avant de se consacrer entièrement à l'art. Reconnue pour ses œuvres profondément touchantes, elle utilise ses toiles pour faire écho à la beauté de la nature tout en alertant sur sa fragilité.

Le livre, avec 90 reproductions, explore des thèmes tels que les océans, la pollution, les littoraux, l'eau douce, et les changements climatiques. Ce plaidoyer pour une eau vivante est une célébration de l'eau dans toutes ses formes, invitant à une réflexion sur les liens entre art, science et conservation de la nature.

Diplômée en génie et gestion de l’environnement à l’université de Paris VII en 1981, Nicole King a sillonné la planète pour l’industrie pétrolière (1981-1990). Puis, experte « Eau et pollution » au WWF** international (1990-1992), elle prépare le 1er Sommet de la Terre, lance leur programme marin et se retrouve porte-parole pendant la guerre du Golfe (300 puits de pétrole avaient pris feu), avant de se tourner vers l’art.

À partir de 1994, elle suit l’enseignement en aquarelle de Martine Frébault à l’Atelier d’arts appliqués du Vésinet, puis Hélène Legrand à Saint-Germain-en-Laye lui transmet son amour du beau métier (techniques des maîtres anciens de la peinture à l’huile associées aux techniques mixtes contemporaines).

En 2021, seule artiste invitée pour un « solo show » de 35 toiles au Congrès mondial pour la conservation de la nature de l’IUCN** à Marseille (« Plaidoyer pour une eau vivante »), elle devient membre de la Commission Éducation et Communication de l’IUCN***.

Sociétaire du Salon d’automne de Paris, elle participe à de nombreuses expositions collectives et Salons d’art (SA de Paris et international de 2012 à 2024, Salon national des beaux-arts au Carrousel du Louvre de 2014 à 2018, Art Capital au Grand Palais de 2010 à 2022...) et présente régulièrement des expositions personnelles : en 2023, sur les océans, « De l’écume aux abysses, écologie des profondeurs » (mairie de Paris 8e) puis sur le thème de l’eau douce, « Eau habitée, eau menacée, eau rêvée » (cloître des Récollets à Metz), dont la liste complète figure sur son site.

Elle propose, en lien avec ses expositions, des conférences pour partager son parcours et son travail sur l’interdisciplinarité entre art et science.

**Fonds mondial pour la nature
***Union internationale pour la conservation de la nature

A propos du livre

Descriptif technique
23,5 x 28 cm
96 pages en couleur
90 reproductions
Couverture souple avec rabats

Prix public : 28 € TTC
Date de parution : 13 juin 2024 ISBN : 978-2-35532-431-4

Partenaires :
Cet ouvrage a reçu le soutien de :
- La Condamine
- La Ville de Metz et son cloître des Récollets

Entretien avec...

Quel est votre parcours de vie?
Mes premières émotions de nature sont celles de mes étés d’enfance dans une ferme à Mouxy, un village près du lac du Bourget en Savoie où je passais mes étés d’enfance en pleine nature, dans la montagne… Cette ferme que j’adorais a été détruite par une autoroute. Cela a été un déclencheur.
Diplômée de Paris VII en ingénierie de l’environnement, j’ai travaillé à partir de 1981 pour l’industrie pétrolière, parcourant la planète pour réaliser ce qui étaient alors les premières études d’impact sur les champs pétroliers offshore. Les méthodologies, l’équipe (où j’étais la seule femme)… tout était à créer ! Je voulais changer les choses de l’intérieur. Ce furent des années passionnantes mais éreintantes ; l’industrie pétrolière est destructrice pour l’environnement mais aussi pour
l’humain.
J’ai ensuite travaillé en tant qu’experte eau et pollution au sein du WWF international de 1990 à 1992. J’ai préparé le 1er Sommet de la Terre, lancé leur programme marin. Porte-parole pendant la guerre du Golfe, j’ai dénoncé le laxisme et le non-respect des réglementations de l’industrie pétrolière qui ont conduit à laisser brûler, pendant des mois, 300 puits de pétrole.
Pour raison de santé, j’ai dû me résoudre à quitter le terrain. Je me suis alors tournée vers l’art pour alerter et sensibiliser.
Depuis 20210, je participe à de nombreuses expositions collectives et Salons d’art et je présente régulièrement des expositions personnelles (en 2023, sur les océans, « De l’écume aux abysses, écologie des profondeurs » à la mairie de Paris 8e, puis sur l’eau douce, « Eau habitée, eau menacée, eau rêvée » au cloître des Récollets à Metz). En 2021, je fus la seule artiste invitée à exposer 35 toiles au Congrès mondial pour la nature de l’UICN à Marseille. Aujourd’hui, à 65 ans, je poursuis ma recherche artistique qui se nourrit de de mon vécu en tant que scientifique.

Quels sont vos maîtres à penser, vos références culturelles ?
Parmi les mentors de ma carrière scientifique, le professeur Bernard Dussart, éminent limnologue au CNRS, avec qui j’ai travaillé de manière rapprochée. Je citerais aussi le botaniste belge Paul Duvignaud qui fut mon professeur à la faculté. Plus largement, le parcours et les écrits de la biologiste et militante américaine Rachel Carlson, femme pionnière, m’inspirent énormément.
Sur le plan artistique, je m’inscris dans la tradition des grands maîtres anciens ; les références sont vastes. S’il ne faut en citer qu’un : Léonard de Vinci, à la fois un très grand scientifique et un immense artiste qui me fascine depuis l’enfance. Qu’un seul homme puisse maîtriser à un niveau génial des domaines si éloignés, l’art et la science, quelle formidable source d’interdisciplinarité ! Autres artistes qui m’inspirent : Turner, Aïvasovski, Zao Wu Ki, Rauschenberg, Cremonini, Salzmann… Je voudrais aussi citer Hélène Legrand, peintre naturaliste, l’une des seules cinq femmes à avoir reçu la distinction de Peintre de la marine, qui est mon maître en peinture à l’Atelier 43 à Saint-Germain-en-Laye depuis plus de quinze ans.

Pourquoi cet intérêt pour le sauvage ?
Depuis toute petite je suis très sensible à la beauté. Or aujourd’hui notre société ne s’intéresse plus à la beauté en tant que telle.Pour l’art contemporain conceptuel, le seul soutenu par les instances publiques, « faire beau » est considéré « ringard ».
En écologie, on se focalise sur les chiffres, les données, qui sont indispensables bien sûr, mais je regrette que personne ne parle aussi de la beauté du vivant. Le sensible n’est pas assez mis en avant. Je suis fascinée par la beauté et la richesse de la vie sauvage, par la complexité des interdépendances, qu’on a à peine commencé à étudier et comprendre. On veut retourner sur la lune, mais on ferait mieux de chercher à comprendre les liens entre les êtres vivants. J’ai essayé de faire mon possible en tant que scientifique, je m’y suis – littéralement – cassé le dos, et ne pouvant plus crapahuter à travers le monde, je me suis reconvertie dans l’art pour exprimer ce message.

Vous vous réincarnez en un animal en danger critique sur la liste IUCN, avec la connaissance des actions à mener pour sauver votre espèce. Laquelle ?
Le mérou rayé, ou mérou de Nassau (Epinephelus striatus), dans la mer des Caraïbes. Victime de la surpêche comme tous les autres mérous et d’innombrables autres espèces, il est classé en danger critique d’extinction depuis 2018. Sa population a décliné de 60 % entre 1980 en 2016. J’ai peint une autre espèce de mérou, celui de Méditerranée, dans une toile intitulée « L’Œil du récif ». Il faut absolument se préoccuper des conséquences dramatiques de la surpêche. Quand on pense que 6500
navires de pêche industrielle chinois écument les océans, c’est terrible !

La ou les deux plus belles rencontres de vie/faune sauvage ?
Au large de la Terre de Feu, en 1984, pendant une mission pour effectuer un « point zéro » (une étude établissant l’état de référence du milieu) sur le site d’un futur champ de pétrole offshore, j’ai pris un petit bateau à moteur pour me rendre sur une île isolée où quasiment personne n’avait encore jamais mis les pieds. J’ai approché des oiseaux de mer qui n’avaient jamais vu d’être humain : absolument pas effrayés, ils sont venus picorer mes lacets de chaussures sans
crainte… Je m’en souviendrai toute ma vie.
J’ai aussi vécu mon rêve de voir une forêt primaire. A Bornéo, en 1983, en marge de l’étude d’impact que je menais dans la mangrove, j’ai remonté la rivière Mahakam dans l’Est du Kalimantan. Un véritable périple, mais quel émerveillement ! La forêt bruissait de vie, c’était un concert de chants, des nuées d’insectes… C’était une émotion extraordinaire. Mais elle était déjà attaquée par les industriels du bois japonais qui ouvraient les routes et prenaient les arbres géants précieux. Aujourd’hui, la forêt primaire humide de Bornéo a presque totalement disparu.

Mangrove, Nicole King

Votre/vos lieux de nature préféré ? 
En Balagne, une région sur la côte nord-ouest de la Corse se trouve une réserve naturelle, zone protégée magnifique et emblématique de mon travail : elle regroupe des zones humides riches de biodiversité, la mer, l’activité humaine en tension avec la baie de Calvi toute proche. Cette zone naturelle du littoral touristique n’est malheureusement pas assez protégée, et est en train d’être abimée par la sur-fréquentation.

Le lieu mythique où vous rêvez d’aller ?
La forêt primaire, et j’ai eu la chance incroyable d’y aller. Sinon, je rêverais de plonger avec des bouteilles sur un récif corallien en Mer Rouge pour observer cette immense richesse en biodiversité marine… tant qu’ils existent encore.

Quel matériel et quelles techniques utilisez-vous pour rencontrer la vie sauvage ?
Sur le terrain, je prends des photos et je réalise des croquis et aquarelles sur papier. En atelier, je peins sur toile, en technique mixte mêlant peinture à eau puis huile. Je travaille uniquement d’après mes propres croquis ou photos. Dans certaines de mes toiles, j’utilise la technique du report-photo : la photo en noir et blanc est transférée sur la toile pour évoquer les activités anthropiques, puis le geste écologique de la peinture en couleurs me permet d’intégrer les éléments naturels.

Un conseil au débutant dans votre activité ?
Pour progresser sur le plan artistique, je conseille de dessiner tous les jours, de pratiquer au quotidien. Et d’aller voir les grands maîtres dans les musées.

Vos actions en cours et à venir en quelques mots ? Les priorités ? Depuis 2018, je développe aussi un axe très important pour moi : la pédagogie, en utilisant l’art pour sensibiliser sur l’urgence écologique grâce au Récup’Art. Il s’agit de transformer des déchets en œuvres artistiques. J’enseigne ainsi les arts plastiques et l’écologie en milieu scolaire et auprès du grand public. Depuis 2019, j’ai la chance d’avoir mon propre atelier à l’Internat d’Excellence à Marly-le-Roi : « l’Eco-école de Nicole » ouvert aux collégiens et lycéens.
Enfin cette année un grand projet voit le jour : ma première monographie paraît le 13 juin 2024 : « Pour une eau vivante – Plaidoyer artistique au service de l’écologie scientifique » aux Editions Lelivredart (https://www.lelivredart.com/project/king/). Il s’agit d’un livre interdisciplinaire entre art et science, co-écrit avec le critique d’art Christian Noorbergen, qui présente 90 de mes toiles et alerte sur l’urgence à préserver le vivant.
À l’occasion de cette parution, je serai présente en septembre aux Assises nationales de la Biodiversité à la Rochelle avec une exposition, une conférence et une séance de dédicaces.

Une initiative prise ou à prendre en faveur de la faune sauvage ?
Que les zones protégées le soient vraiment ! La stratégie nationale pour les aires protégées marines et terrestres fixe un objectif de 30 % de la surface du territoire sous protection. Mais une protection sur le papier ne sert à rien si l’on peut venir avec des bateaux industriels et tout raser. C’est une entourloupe ! Il faut absolument mettre en place de véritables zones de protection forte, bénéficiant de moyens financiers et humains.

Généticienne, vous pouvez faire revenir à la vie une espèce disparue. Laquelle ?
Une grenouille d’Amérique centrale. Il en existe d’innombrables espèces, toutes tellement belles et colorées, qui disparaissent à toute vitesse notamment en raison d’une maladie, la chytridiomycose. En 2020, trois d’entre elles (Atelopus chiriquiensis, Atelopus senex, Craugastor myllomyllon) ont été déclarées éteintes sur la Liste rouge de l’UICN.

Pénurie mondiale de bois : L'arche de Noë sera plus petite que prévue. Il n'y a de la place que pour 5 espèces. Lesquelles ?
J’ai du mal à répondre à cette question : cela ne sert à rien de sauver quelques espèces isolées, sans l’écosystème auquel elles sont associées. Je propose d’embarquer à bord de l’Arche une zone humide dans son intégralité !

Vous gagnez au loto, pas d'héritiers : quelle(s) association(s) de protection mettez-vous définitivement à l'abri du besoin ?
La Société nationale de la protection de la nature, (SNPN), dont je suis membre depuis mon adolescence et qui œuvre notamment en faveur de la protection des zones humides ; ainsi que l’association HOP – Halte à l’obsolescence programmée (www.halteobsolescence.org) qui lutte depuis 2015 contre l’Obsolescence programmée et pour la durabilité de produits. C’est une action très importante car nous devons urgemment en finir avec le gaspillage et la surconsommation.

Reconversion professionnelle : photographe animalier, scientifique environnemental, responsable d'association de protection, ou... ?
Je me suis déjà pas mal reconvertie au fil de mon parcours ! Scientifique de terrain, artiste militante, avec également la pédagogie en troisième métier, ça me suffit pour le moment ! Mais dans le futur, pourquoi pas créer une association reliant art et écologie.

Pour conclure, vous disparaissez ce soir, qu’aimeriez-vous laisser comme dernier message ?
Lisez mon livre, tout y est ! Mon slogan : Art et écologie, action et contemplation. Chacune de vos actions compte ! comme dit Jane Goodall.

 

 

 

Distinctions & Parutions

Prix 

2019 : Élue Sociétaire du Salon d’Automne

2018 : 32e Salon de La Rochelle, Prix d’Excellence de Marine

2016 : 60e Salon des Arts (Taverny, 94), Prix d’argent de la peinture

2015 : 55e Salon des Beaux-Arts (Chatou, 78), 1er Prix de peinture

Expositions

Expositions personnelles (extrait de plus de 100 expositions) :

2023 : Cloître des Récollets, Metz. « Eau habitée, eau menacée, eau rêvée », 50 toiles.

2023 : Mairie, Paris 8e. « De l'Ecume aux abysses, écologie des profondeurs », 100 toiles.

2022 : Centre Culturel A. Malraux, Le Pecq. « Au fil de l'eau, un parcours d'art et d'écologie », 60 toiles.

2021 : Congrès Mondial pour la Nature (IUCN), Marseille, 35 toiles : « Plaidoyer pour une eau vivante », avec deux conférences. À la suite, nomination à la Commission de l’éducation et de la communication (CEC) de l’UICN.

Expositions collectives :

2010-2022 : Art Capital, au Grand Palais (Paris), Salons Dessins et Peinture à l’Eau, et Artistes Français.

2021-2022-2023 : Salon de la société Versaillaise des Artistes d'Île-de-France, Versailles, 78.

2012-2024 : Salon d’Automne (SA) de Paris et SA international : Luxembourg, Israël, Russie, Brésil, Espagne, Japon et Chine...

2014–2018 : SNBA (Salon National des Beaux-Arts, Carrousel du Louvre, Paris).

2015 : Festival Art ! We Can (Cannes).

Parutions

- Monographie « Pour une eau vivante », juin 2024, éditions Lelivredart. Art et science, coécrit avec C. Noorbergen.

- 2 catalogues d'exposition : 2019, « La Mer est ton miroir », «one woman show» - 2023, « De l'Ecume aux abysses, écologie des profondeurs »

Le Courrier de La Nature N°339, 3 pages dans le hors-série sur les océans (2024)

Le Courrier de La Nature N°316 « La Poésie des objets abandonnés », photos et textes de N.K. (2019)

Some lesson to be learned from the environemental consequences of the Arabian gulf war. A WWF discussion paper, prepared at the request of the UNCED Secretariat. King-Volcy N. (1991).

 

 

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