Crise climatique : la montée du niveau des mers menace aussi les flamants roses, selon une étude

Une étude, à laquelle a participé le muséum d’Histoire naturelle, montre que la montée du niveau marin dans les zones humides à un impact non négligeable sur la survie de plusieurs dizaines d’espèces d’oiseaux.

Les flamants roses, ou les hérons feront-ils encore partie de nos paysages à la fin du siècle ? La question se pose. Une vaste étude française, qui paraît vendredi 17 mai, montre qu’ils sont, eux aussi, menacés par la montée du niveau de la mer.

Lorsque l’on pense aux flamants roses de Camargue, par exemple, aux canards colverts, aux échassiers, on est tenté de penser qu’ils sont habitués à avoir les pattes dans l’eau, et que quelques centimètres de plus ne sont pas un problème. Cette étude, à laquelle a participé le muséum d’Histoire naturelle, montre que lorsqu’on simule la montée du niveau marin dans 938 zones humides de huit pays bordant la Méditerranée, en se basant sur différents scénarios du GIEC, entre un tiers et la moitié des habitats des 145 espèces d’oiseaux vivant dans les estuaires et les marais risquent d’être inondés d’ici à 2100. Ce qui menace leur survie.

La dépendance de ces oiseaux à leur habitat

Ces oiseaux ne pourront pas partir s’installer ailleurs, car ils sont très dépendants de ces zones humides, aux eaux saumâtres, donc légèrement salées, mais pas trop. Ils sont d’ailleurs équipés pour y vivre, avec leurs pattes palmées ou très longues, leur bec adapté à la recherche de nourriture dans la vase, et leur plumage imperméable. Ce qui les menace, ce ne sont pas uniquement quelques centimètres d’eau en plus, c’est aussi une grande salinité des sols qui fera disparaître des végétaux, du plancton et de petits crustacés, autant d’éléments dont ils se nourrissent.

Comme on imagine mal construire des digues pour protéger l’ensemble des marais ou des estuaires, l’idée serait plutôt d’envisager des sites de repli pour ces oiseaux. Restaurer des zones humides ailleurs, plus à l’intérieur des terres, est une possibilité souligne Fabien Verniest, chercheur en biologie de la conservation, et l’un des auteurs de l’étude, mais il est aussi possible d’aider la mer à envahir de nouvelles surfaces (évidemment là où il n’y a pas d’habitation) pour recréer des zones gorgées d’eau en permanence. Au-delà de la préservation des oiseaux, ces zones humides ont d’autres utilités. Elles servent de zones tampons lors des crues, elles filtrent purifient l’eau et servent de puits de carbone.

Source France Info

Photo : Flamands roses, Camargue, jbdumond2024