Alors qu’une bonne ambiance de travail l’a emporté cette semaine dans les négociations sur le climat aux Nations unies à Genève – avec l’adoption d’un projet de texte de négociation pour l’accord mondial sur le climat à Paris en décembre 2015 – le plus dur du travail reste encore à venir.
Pour Tasneem Essop, chef de la délégation du WWF sur les négociations, le sens commun et la bonne volonté ont permis d’aboutir à un projet de texte pour Paris, deux jours avant la fin de la session. « Les co-présidents méritent d’être reconnus pour leur approche à cette session et l’obtention d’un projet de texte approprié par toutes les Parties », a-t-elle dit. « Mais la discussion sur les sujets difficiles est encore à venir et les lignes de divisions traditionnelles n’ont pas encore été brisées. Les négociateurs font maintenant face à une immense tache pour réussir à parvenir à un accord sur les points durs et aboutir à un accord qui soit ambitieux, juste et basé sur la science dans les sessions de négociations avant Paris Climat 2015 », a-t-elle dit.
Tous les regards doivent maintenant se tourner sur les décideurs politiques, eux-seuls capables de fortement influencer le résultat final pour un nouvel accord mondial à Paris à la fin de l’année.
« En dehors de l’enceinte des négociations sur le climat onusiennes, des réunions importantes sont aussi prévues cette année – à la fois aux niveaux des ministres et des chefs d’Etat – sur la route de Paris où ils pourront faire preuve de leur intentions, comme le G7, le G20 et le Sommet sur les objectifs de développement durable », affirme Tasneem Essop. « Le premier test de volonté politique et d’influence dans le processus de négociations aura lieu de mars à juin prochain où les pays devront annoncer leurs plans de réductions d’émissions et, nous l’espérons, des ressources financières pour la période après-2020 ».
Pour Pierre Cannet, responsable du programe Climat, Energies et Infrastructures durables au WWF-France, « Sur cette base, la France, future présidente de la conférence climat, devra œuvrer à faire avancer la dynamique politique internationale, à la fois sur l’ambition du texte et sur les annonces attendues de réductions de gaz à effet de serre des pays vers Paris. La France aura d’autant plus de poids en montrant qu’un réel agenda positif et responsable est maintenant possible, notamment avec l’abandon immédiat des soutiens publics au charbon et les moyens donnés au déploiement des énergies renouvelables en France ».
Parmi les sujets clefs qui devront être traités cette année, celui de l’amplification de l’action par les gouvernements à court terme, l’application des principes de la convention relatifs à la différenciation, la garantie des ressources financières pour l’avant et l’après 2020, et la conclusion d’un nouveau régime climatique mondial qui puisse assurer la sécurité des plus vulnérables aux impacts du dérèglement climatique