« Les Trésors Cachés des Aires Marines Protégées : Écologie et Économie Réunies »

Marseille, 27 juin 2024 – Dans le cadre d’un partenariat avec l’Office Français de la Biodiversité (OFB), le Plan Bleu a publié une étude socio-économique sur les coûts et bénéfices induits par différents niveaux de protection dans deux aires marines protégées en France. Ce rapport examine les coûts et les bénéfices induits par différents niveaux de protection dans deux AMP françaises : le parc national de Port Cros et la réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls. Il indique que les AMP jouent un rôle significatif dans la dynamique économique locale en générant un impact globalement positif.

Les aires marines protégées (ou AMP) sont des espaces délimités en mer qui répondent aux objectifs de protection de la nature à long terme. Elles permettent de concilier les enjeux de protection et le développement durable d’activités. Leurs modes de gouvernance associent le plus souvent les usagers, les élus, les experts… à la gestion de l’espace marin identifié. L’objectif principal de protéger des aires marines est d’améliorer la biodiversité et l’état des écosystèmes, en contribuant au bien-être collectif. Les résultats de l’analyse du Plan Bleu montrent que cet objectif est pleinement atteint, car les bénéfices les plus importants des mesures de protection sont ceux associés à la biodiversité et les écosystèmes et ceux associés à la société et aux communautés locales – ou, en d’autres termes, aux bénéfices d’intérêts collectifs.

Suite à la mise en oeuvre des mesures de protection, une amélioration significative de la biodiversité et des écosystèmes a été observée, notamment au niveau des herbiers de posidonie et des populations de poissons. De plus, l’augmentation de la surface et de l’état de santé des herbiers de posidonie entraîne une augmentation de la séquestration de carbone. Les valeurs monétaires des bénéfices associés à la protection et amélioration de la biodiversité sont estimées à 21,6 millions d’euros par an dans la Réserve naturelle de Cerbère Banyuls, et de 48,7 millions d’euros par an dans le Parc national de Port Cros. Les valeurs monétaires des bénéfices pour la société et les communautés locales, associés à l’augmentation de la séquestration de carbone, sont comprises entre 1,3 et 1,4 million d’euros à Cerbère Banyuls. A Port Cros, les bénéfices sont compris entre 9,2 et 10,2 millions d’euros par an. En outre, les mesures de protection mises en place dans ces aires offrent une contribution substantielle au secteur touristique.

Les touristes principalement attirés dans la Réserve par la plongée ont été prêts à dépenser au total 7,8 millions d’euros en 2022. Parmi cette somme, 6 millions (77%) sont directement attribuables aux bénéfices des mesures de protection (abondance de poisson, paysage sous-marin, espèces emblématiques, clarté de l’eau) tandis que 1,8 million est attribuable à d’autres facteurs (sécurité, condition météo, fréquentation..).

En ce qui concerne la pêche, l’impact des AMP est varié et complexe à évaluer. Pour la pêche professionnelle, on observe une nette amélioration des captures (en termes de kilos par unité d’effort) dans les deux cas d’études. Pour la pêche de loisir, dans la Réserve de Cerbère Banyuls, de meilleures captures à la suite des mesures de protection ont été observées, ce qui engendre aussi un plus grand plaisir de pêcher, évalué à 14 800 euros par an. Aujourd’hui 7,4% du bassin méditerranéen est couvert par des Aires Marines Protégées, mais seulement 0,04% fait l’objet d’une protection forte. Afin d’approfondir notre compréhension de l’impact des différentes AMP, il est recommandé de mener davantage d’études, qui pourraient viser à mesurer plus précisément l’impact du tourisme généré par les AMP et à mieux quantifier les divers effets de la protection sur l’activité de pêche. Cela permettrait de fournir aux décideurs des données plus précises et complètes pour évaluer l’efficacité des mesures de protection et optimiser leurs bénéfices économiques tout en préservant les écosystèmes marins.

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: crédit photo : Réserve de Port Cros