Après une enfance plutôt mystique, il fait, sans conviction, des études générales en section mathématiques mais, parallèlement, s'évade dans la création artistique. Il s'essaie à la gouache, l'aquarelle mais ne trouvera sa voie que bien plus tard. Des chemins de traverse l'ont mené à l'agriculture, aux métiers du bâtiment en passant par la bande dessinée et les bas-reliefs en pierre.
Il s'installe finalement dans une forme de sculpture qui lui a toujours paru évidente. « On vit une époque charnière qui fait et fera apparaître dans la réalité des êtres hybrides et monstrueux de la mythologie. Même les vaches des montagnes ne sont plus que des machines à lait. » Alliant la nature et la civilisation technique, ses méca-animaux traduisent l'imbrication entre la nature et l'homme. Ils reflètent l'inquiétude de la monstruosité toujours possible mais dégagent un sentiment de puissance que semble offrir la technologie moderne.
Il travaille actuellement dans son atelier en Touraine. Il est exposé dans les galeries Opera Gallery à , Paris, Singapour, Miami, Hong Kong, Londres, Genève, Seoul, Monaco, Dubaï, ainsi qu'au Shanghai Sculpture Space et reste pourtant méconnu en France.
Pierre Matter travaille essentiellement le bronze et associe des objets recyclés en métal dans ses sculptures, utilisant la soudure, des découpeurs plasma, des découpeurs lasers, disqueuses, meuleuses pour former et sculpter.
« Je suis une sorte de récupérateur. Je me sens comme un gosse sur un tas de sable, sauf qu’à la place du sable, il y a un tas de ferraille à recycler, plein d’objets magnifiques. »
Souvent les sculptures qui émergent de ces déchets de métal nous disent d’où nous venons et comment pourrait être notre futur.
Pierre Matter, lui aurait voulu être astrophysicien, il est devenu artiste!!!
En empruntant des chemins de traverses, peinture, bande dessinée, bas-reliefs entre autres, il a découvert l’univers du métal.
Et c’est en martelant, soudant, meulant, qu’il exprime sa vision d’un monde si particulier.
Entre Jules Verne et Metropolis, Jodorowsky et Bilal, ses créatures fantastiques émergent.
Pièces de métal industrielles récupérées, à qui il redonne une seconde vie, se mêlent au cuivre, inox, laiton et bronze pour se transformer en taureau, baleine, femme ou bateau, toujours hybrides, presque possibles…
Même ses bébés, pas tout à fait innocents, participent de ce monde imaginaire, où machines, technologie font corps avec le vivant.
La force de Pierre Matter : ses sculptures semblent “naturelles” tant il nous fait oublier les rouages et pistons qui composent son bestiaire.
On s’attendrait presque à les voir quitter leur socle pour se fondre dans la foule et retrouver leurs pairs…