Artistes animaliers

Eskandar, fais moi un petit canin!

Artiste animalier italien né à Turin, je réside depuis le milieu des années 90 en Lot-et-Garonne.

Diplômé en conservation des biens culturels à l'Université Ca' Foscari de Venise où j'ai reçu une précieuse formation en histoire de l'art et de l'architecture ainsi qu'une base de connaissance en chimie des matériaux anciens.

En parallèle de mon travail de sculpteur, j'ai réalisé des chantiers en France, Italie et en Suisse en tant que fresquiste et stucateur ornemaniste.

J'ai fondé en 2002 avec mon épouse l'atelier PERITAS dédié à la sculpture canine, qui de par la variété et la précision du standard de chaque race, reste un des thèmes les plus exigeants de l'art animalier.

Au plus profond de mes souvenirs, les animaux ont exercé sur moi une intense fascination et engendré une grande tendresse exacerbée par la conscience du statut de vulnérabilité qui touche de nombreuses espèces.

Dès l'âge de 5 ans, je leur dédiais mes premières sculptures et m'intéressais déjà à leur classification, en particulier celle des mammifères, oiseaux et reptiles, dévorant avidement toute encyclopédie du monde animal.

A l'adolescence, à mes penchants artistiques s'est ajouté un vif intérêt pour l'art ancien et moderne, omniprésent dans mon environnement italien. Je consacrerai par la suite des années d'étude et de recherche à la période de la Renaissance et du Baroque.

Ces foisonnants mouvements artistiques marqueront de manière indélébile ma sensibilité et deviendront ainsi la toile de fond de mes sculptures animalières.

Entretien avec...

Votre rapport avec la faune

Pourquoi avoir choisi l'animal sauvage comme thème privilégié ?

Sincèrement, je suis né avec ces deux passions : l’amour pour les animaux et le modelage. Instinctivement, enfant je les ai réunis.

Une belle émotion ou rencontre avec la faune ? 

Lors d’une visite à un zoo, une femelle âgée de chimpanzé assise derrière une vitre observait un mâle colérique face à un groupe de personnes qui stupidement l’excitait en le mimant et en tapant sur la vitre.

J'étais tranquillement assis en vis à vis d’elle et les observais aussi, consterné par ce spectacle humain pitoyable.

Soudainement, la femelle se retourna vers moi avec un regard empreint de grande douceur et posa délicatement sa main à plat sur la vitre qui nous séparait, j'en fis de même. Nous restâmes ainsi pendant un bon moment. Cet instant restera à jamais gravé dans mon cœur.

L’art animalier

Votre œuvre à laquelle vous tenez particulièrement ? 

Mon ours tibétain intitulé Méditation, réalisé en souvenir de mes premières sculptures dédiées à cette espèce faites à l'âge de cinq ans, que ma mère conserve toujours.

J’ai voulu aussi rendre hommage à une espèce martyrisée dans les sordides fermes à bile en Chine et dans le sud-est de l’Asie.

 

La source de vos inspirations ?

D’une part, rien ne vaut l’observation directe des animaux, c’est un privilège immense.

D’autre part, j’ai été bercé de par ma culture et mes études par les grands maîtres de la Renaissance et du Baroque, en particulier Michel-Ange et Le Bernin.

Ils ont formé ma sensibilité artistique et fondé ma pratique.

Des conseils ?

Observer son sujet pour l’assimiler en profondeur, se concentrer sur son projet en faisant fi du temps et surtout ne représenter que les sujets qui vous tiennent vraiment à cœur.

Biodiversité

Le pire des dangers pour la vie sauvage ?

Tous ces évènements sont nuisibles pour la faune sauvage, cela est dû à notre civilisation expansionniste, consumériste et terriblement anthropocentrique.

Une suggestion pour aider à sensibiliser le grand-public ?

Aujourd’hui notre perception du monde est de plus en plus filtrée par les écrans.

Je pense que ce serait très important de reconnecter tout un chacun et particulièrement les enfants avec le monde animal et la nature.

Il faut de la pédagogie pour déclencher de l’empathie grâce à la connaissance et au contact direct avec les animaux et la nature.

Les centres de la faune sauvage, les refuges et malgré tout bien que décriés (vaste sujet) les parcs animaliers et zoos jouent un rôle important dans cette vulgarisation grâce à leurs actions et aux outils pédagogiques mis en place.

Je suis concrètement concerné par cet argument, car étant adoptant d’un lévrier espagnol (Galgo) utilisé pour la chasse au lièvre en Espagne, cette race martyre porte le lourd fardeau d’une tradition ancestrale et archaïque amenant chaque année à une maltraitance et à un abandon massif. J’applaudis le remarquable travail mené auprès des écoles par de nombreux refuges en Espagne dont celui de mon chien afin de sensibiliser les enfants au respect et au bien-être animal et espérer en une prise de conscience et une évolution positive des mentalités.

Plutôt optimiste ou pessimiste pour l’avenir ?

Instinctivement pessimiste mais pas défaitiste, notre monde court après le profit, la consommation et la croissance à tout prix. C’est un système destructeur qui imprègne toutes les strates de la société et qui porte, malgré l’intérêt croissant et médiatisé envers la biodiversité, à des résultats toujours plus alarmants.

Pour conclure ?

Il ne faut pas baisser les bras et toute action, petite ou grande, en faveur de la biodiversité a une valeur inestimable.

J’ai une profonde estime pour toutes les personnes qui sont sur le terrain chez nous et aux quatre coins de la planète se battant quotidiennement et parfois au péril de leur vie pour sauver notre planète.

 

Le questionnaire "Pleins pouvoirs"

- Député(e), vous êtes seul dans l'assemblée Nationale déserte. Vous avez toute latitude pour abroger, amender ou créer une seule loi environnementale. Laquelle ?

Donner aux animaux une personnalité juridique.

- Vous perdez à un jeu. Un gage au choix : libérer des ours d'une ferme à bile en Chine, enfumer une ruche dans le hall du siège de Bayer, porter un tee-shirt "Chasseurs assassins" lors d'une balade forestière en Sologne, distribuer un tract à l'entrée d'un cirque demandant à interdire les animaux lors des représentations ?

Libérer des ours d'une ferme à bile en Chine.

- Vous avez le choix pour vous reconvertir demain dans un métier lié à l'environnement : photographe animalier, scientifique environnemental, responsable d'association de protection, ou ?

D'une certaine manière, j'espère que c'est déjà le cas… l'art étant un puissant moyen de sensibilisation et de communication, même aujourd’hui à l'ère de l'informatique.

Je ne représente pas les animaux dans mes sculptures parce qu'ils sont beaux ou parce que je les trouve décoratifs, mais parce que je les aime. Si j’arrive à transmettre cela aux spectateurs et par là même à sensibiliser le public à la cause animale, alors je pense que l'objectif est vraiment atteint. 

- Vous avez les clefs de la De Lorean de "Retour vers le Futur". Vous réglez l'horloge vers quelle époque pour côtoyer quels animaux ?

Au Pléistocène pour voir les smilodons, les mammouths et la nature incontaminée de cette période.

- Vous êtes nommé(e) Ministre de l'Éducation. Que mettez-vous en priorité au programme : le principe de la cascade trophique, la théorie de Darwin sur l'évolution des espèces, la sixième extinction de masse, le rôle des insectes et des vers de terre, ou... ?

La sixième extinction de masse me semble être un sujet de la plus haute importance.

- Quel gage à qui ? :

* le PDG de Bayer doit enfumer une ruche sans combinaison d'apiculteur,

* le président de la fédération des chasseurs doit s'asperger d'urine de biche en chaleur pendant la période du brâme,

* l'investisseur principal de Marineland doit se jetter dans le bassin des orques déguisé en otarie,

* le ministre de la santé Chinois doit boire tous les matins une décoction de selles de pangolin, poils d'ours et bave de requin

* le président de la République doit dire lors de sa prochaine allocution télévisuelle "chasseurs, pêcheurs industriels, éleveurs, groupes pétrochimiques : je n'ai pas besoin de vos votes"

Je rajoute un gage… les cent plus grosses fortunes de chaque pays industrialisé obligés de payer une taxe de dix pour cent en faveur de la cause animale et de la biodiversité !

- Vous pouvez lors d'une publicité télévisuelle hypnotiser les téléspectateurs pour transformer l'image négative d'une espèce afin qu'elle devienne sympathique : requin, serpent, araignée, chauve-souris ou... ?

Le requin, malheureusement trop souvent présenté sous un mauvais jour par le cinéma.

- Fin négociateur, vous pouvez forcer tous les acteurs d'un conflit à trouver un accord bon pour la faune : éleveurs / défenseurs des grands prédateurs, industrie phytosanitaire / apiculteurs, chasseurs / promeneurs, laboratoires d'expérimentation animale / associations de protection, ... ?

Le conflit entre les éleveurs et les grands prédateurs me touche particulièrement ainsi que la cruauté de l’expérimentation animale.

- Prestidigitateur, vous savez faire disparaitre un objet à jamais : le fusil de chasse, le pulvérisateur de produits chimiques, le filet de pêche industriel, le fouet de dompteur/dresseur, la tronçonneuse...

Les armes à feu en général

 

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