Une réunion d'échange entre membres des JNE. Thomas Pottier intervient et nous parle de son film sur la chouette effraie dont nous avons reçu quelques images. La dame blanche nous envoute.
Et nous donne envie d'en savoir davantage sur ce photographe-réalisateur passionné de milieux naturels secrets où s'ébattent des espèces, souvent dans l'ombre du soir ou le noir de la nuit.
Rencontre!
En quelques lignes, votre parcours de vie ? 28 ans aujourd'hui. Sur ces 28 ans, j'en ai passé 18 en Asie, dont les 14 premiers dans la jungle Angkorienne du Cambodge. Grandir, entouré d'une faune et d'une flore riche en diversité, m'a très vite envouté, et ouvert la voie, dès l'enfance, vers la profession que je suis aujourd'hui. Enfant, je tenais mygales, serpents, ou genettes, dans les bras, je parcourais le Tonle Sap à la recherche des Marabouts, j'étais allongé au sol à observer les colonnes de termites. Rentré en France en 2014 après le BAC, j'ai suivi des études de Biologie générale, travaillé en recherche en entomologie, afin de me reconvertir vers l'audiovisuel avec le Master délivré par l'IFFCAM (Institut Francophone de Formation au Cinéma Animalier).
Quels sont vos maîtres à penser, vos références culturelles ? Je ne me suis jamais focalisé sur des personnes en particulier, mais sur des façons de faire, des idées. Sir David Attenborough à bercé mon enfance avec sa voix, à travers les incroyables documentaires de la BBC. Vincent Munier, à travers ses photographies, à éveillé mon intérêt pour la photographie. Le (désormais décédé) Dr. Markus Rink à renforcé mon intérêt envers le monde des insectes.
screenaustralia.gov.au
Pourquoi cet intérêt pour le sauvage ? Il vient de base de mon enfance, et s'est concrétisé à travers les années, de part le temps passé en nature dans des milieux extraordinaires, le temps passé auprès des animaux et insectes, les expériences.
©Thomas Pottier
Vous vous réincarnez en un animal , lequel ? Toujours compliquée cette question.... J'aurai envie de répondre mon animal fétiche, le Lucane cerf-Volant, mais sa vie n'a rien à envier malheureusement. A chaud, etant actuellement au Laos et en ayant côtoyé la semaine passée, je répondrai les Gibbons.
La ou les deux plus belles rencontres / émotions de rencontre de vie/faune sauvage ? Compliqué, toujours compliqué ce genre de questions, il y en a tant.
La plus récente, celle avec une meute de loup dans le cadre d'un tournage d'un documentaire dans les Asturies espagnoles. Après des heures de randonnées, installés en bivouac en haut des cretes, en pleine nuit, la meute s'est mise à hurler autours de nous, avec des louveteaux qui répondaient à l'appel. Expérience magnifique, et nous avons filmé les adultes le lendemain matin, sans être repérés.
Votre/vos lieux de nature préféré ? L'Asie. Je n'y étais pas retourné depuis 8 ans, et j'y suis actuellement pour 2 mois. C'est ma terre natale. L'Australie, j'y ai vécu 2 ans, la nature la bas et sauvage, aride et luxuriante, les animaux durs, costauds, sauvages.
Le lieu mythique où vous rêvez d’aller ? Le Costa Rica sans questions, pour sa biodiversité, notamment en termes d'insectes.
Quel matériel et quelles techniques utilisez-vous pour rencontrer la vie sauvage ? Beaucoup de matériel divers et varié, pour différentes techniques. Mon boitier actuel est le Z9 de Nikon, couplé, selon l'activité, à un 600f4, 200/500, 100mm, 24/70mm, voire des objectifs de microscopes dans le cadre de l'ultra macro. Beaucoup de matériel technique de prise de vue vidéo, trépieds, etc. Matériel camouflage, tente affut, pièges photos, thermique, etc...
Un conseil au débutant dans votre activité ? Ne pas avoir peur de demander de l'aide / conseils
Vos actions en cours et à venir en quelques mots ? Réalisation d'un film documentaire sur la préservation de l'Effraie des Clochers : https://www.kisskissbankbank.com/en/projects/un-espoir-pour-l-effraie
Préparation d'un film sur la relation entre les singes et les touristes en Asie
Une initiative prise ou à prendre en faveur de la faune sauvage ? Variées. En Février, réalisation d'un inventaire de l'avifaune du Tonle Sap au Cambodge. En France, suivi des populations d'Effraies, suivi des populations de Salamandres
©Thomas Pottier
Vous pouvez faire revenir à la vie une espèce disparue. Laquelle ? Il y en à trop ...Et si elle à disparue, c'est qu'elle n'a probablement plus de milieu propice à ses besoins, donc ne survivrait pas, même si ressuscité ...
Pénurie mondiale de bois : L'arche de Noé sera plus petite que prévue. Il n'y a de la place que pour 5 espèces. Lesquelles ? Je ne monterais pas dans l'arche...
Quelle(s) association(s) de protection vous plaisent le plus? ASPAS, Vienne Nature, ACCB (Cambodge)
Pour conclure, vous disparaissez ce soir, qu’aimeriez-vous laisser comme dernier message ? Prenez conscience de la gravité des bouleversements écologiques, et ne soyez pas défaitistes, il est toujours temps d'agir et de renverser la tendance.
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