Cet événement national organisé par la LPO depuis 1994 propose de découvrir les rapaces nocturnes de France métropolitaine, des oiseaux fragiles et méconnus dont l’estimation des populations vient d’être publiée.
Dès le samedi 1er mars et tout au long du mois, des centaines d’animations gratuites (sorties nature, conférences, projections, ateliers de construction de nichoirs ou de dissection de pelotes de rejet, etc.) sont proposées à travers la France pour à partir de la rencontre des chouettes et hiboux présents sur notre territoire.
A cette occasion, la LPO publie pour la première fois les évaluations démographiques pour chacune des 9 espèces, grâce à une enquête nationale inédite menée par plus de 1200 participants et dont les résultats témoignent d’une grande diversité biologique.
5 chouettes et 4 hiboux
Les rapaces nocturnes se rencontrent en effet dans différents habitats, des milieux rupestres pour l’imposant Grand-duc d’Europe (2000 à 4000 couples) aux zones humides pour le rare Hibou des marais (40 à 120 couples), en passant par les forêts pour le Hibou moyen-duc (26100 couples). Un seul, le Petit-duc scops (17100 couples), est un migrateur qui hiverne principalement en Afrique subsaharienne. Certaines espèces sont plutôt généralistes et fréquentes aussi bien les zones périurbaines que rurales, telles la Chouette hulotte (260 800 couples), la plus commune dans l’Hexagone.
D’autres sont inféodées à des niches écologiques particulières comme la Chouette de Tengmalm (1000 à 3000 couples) et la minuscule Chevêchette d’Europe (1000 à 1500 couples) qui ne se rencontrent que dans les forêts de montagne.
Ce bilan souligne également les nombreuses menaces pesant sur ces espèces vulnérables. L’intensification agricole, entraînant la disparition des haies et la diminution des proies, affecte particulièrement la Chevêche d’Athéna (101300 couples). Déjà très exposée aux collisions routières, l’ Effraie des clochers (87700 couples) est également victime de la raréfaction des vieilles granges ou des difficultés d’accès aux combles des édifices rénovés dans lesquels elle a pris l’habitude de faire son nid. La LPO va ainsi installer 3000 nichoirs répartis dans 60 départements dans le cadre du projet « une chouette, un village » financé par le jeu à gratter « Mission Nature » de la Française des Jeux en collaboration avec l’Office français de la biodiversité ( OFB ).
Pour Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO : « Après avoir longtemps été persécutés en raison de superstitions tenaces, les rapaces nocturnes sont désormais menacés par la dégradation de leurs habitats naturels. A nous de tout mettre en œuvre pour protéger ces oiseaux fascinants, essentiels au bon fonctionnement des écosystèmes ».
Photo : Hibou des marais © LPO Champagne-Ardenne