Voici une lettre d’information de l’association TAKH. Vous y trouverez du contenu sur la biodiversité, la protection des milieux et des espèces animales ou végétales ou encore le patrimoine caussenard.
De manière générale, nous partageons ici des projets et des initiatives qui s’inscrivent dans nos engagements autour du vivant et du rapport humain aux vivants.
CHRONIQUE EXCEPTIONNELLE
Notre association a un peu plus de 30 ans d'existence. Notre fonctionnement a longtemps reposé sur le soutien financier de la fondation MAVA. Prévue de longue date, la dissolution de la MAVA a conduit TAKH à repenser ses sources de financement.
Cette transition est délicate.
Actuellement nous nous trouvons dans une situation financière critique. Nous pouvons encore fonctionner jusqu'à la fin de l'année 2025. Si notre trésorerie ne s'améliore pas, nous serons contraints de fermer. Nous y avons pensé et nous avons des solutions pour que les chevaux continuent à vivre en autonomie, sur un autre site. Nous espérons ne pas en arriver là. Nous déployons actuellement notre énergie pour diversifier nos apports financiers.
Nous vous remercions du soutien que vous pourrez nous apporter, par vos dons, vos visites sur le site du Villaret en Lozère, ou encore la participation aux activités que nous proposons. N'hésitez pas à informer vos amis de l'existence de notre newsletter que nous envoyons à chaque saison. En augmentant le nombre d'abonnés nous espérons amener davantage de personnes à nous suivre et à nous soutenir.
En vous souhaitant de bonnes fêtes de fin d'année, Sally Zalewski, présidente de l'association TAKH
LE MOT DE L'EXPERTE
Si l'enclos du grand Devez, à Nivoliers, est pourvu de zones boisées, l'enclos du Villaret n’intègre pas de forêt et les chevaux sont assez efficaces pour maintenir le milieu ouvert. Les quelques arbres présents servent surtout de supports aux chevaux pour se frotter les fesses ou les épaules, en particulier durant la mue au printemps et en été quand les insectes les ennuient. Ils ne cherchent pas spécialement leur ombre en cas de forte chaleur, préférant se mettre en hauteur pour avoir des courants d’air et éviter les piqures de taons.
En réalité, une partie des boisements présents sur le causse Méjean sont des plantations sylvicoles de pins noirs d’Autriche, servant entre autres à fabriquer du combustible. Ces arbres, plantés dans les années 1960, ont recouverts le causse Méjean auparavant plus ouvert. Seules quelques essences de feuillus, tels les frênes, et des épineux, comme les genévriers et les pins sylvestres, poussent naturellement.
Si à l'origine il n'y a eu aucune plantation au sein des deux enclos, les pins noirs d’Autriche ont la capacité de sortir de leurs rangées bien alignées et d’essaimer ailleurs, grâce à leurs graines, contenues dans les cônes de pins. Ainsi, en 20 ans, dans l’enclos de Nivoliers, nous avons vu une véritable colonisation par cette essence (ainsi que par le pin sylvestre dans une moindre mesure). Même si les chevaux cassent parfois des branches en se grattant ou consomment des bourgeons, cela n’est visiblement pas suffisant pour limiter leur expansion. Petit à petit le milieu se referme, le rendant de ce fait moins favorable pour les espèces liées aux pelouses sèches du Causse Méjean, milieu rare aujourd'hui. Aussi par exemple, pour favoriser la nidification des pies grièches méridionales, l'Europe nous soutient financièrement pour couper des pins. Par le passé, nous avons aussi réalisé des coupes à l’aide de professionnels venus débarder avec des chevaux afin de préserver les sols que des engins auraient endommagés.
Le maintien de milieux ouverts, comme celui de nos deux enclos, permet de favoriser la biodiversité spécifique associée (dont de nombreuses espèces protégées).
L'INFO DES TROUPEAUX
Un cinquième poulain est venu agrandir le troupeau ou plus exactement une pouliche : la première de Siyotanka, née le 1er septembre. À la différence de la pouliche de Cthulhu, elle possède des membres épais et une robe foncée, ce qui la rend très reconnaissable ! La petite rouquine de Cthulhu née en juillet l'a tout de suite trouvée très intéressante et ne manque pas une occasion de lui rendre visite. Les premières semaines, Siyotanka intervenait quand la rouquine venait déranger sa pouliche dans son sommeil. Maintenant, les deux jeunes ont le loisir de se côtoyer, bien qu'elles n'appartiennent pas au même groupe. Dans le troupeau du Villaret, les étalons sont tolérants et il est rare qu'ils chassent les jeunes poulains des autres groupes. La rouquine se fait parfois rappeler à l'ordre par Tandoori qui menace de la mordre, mais d'un bond, elle l'esquive et poursuit ses incursions dans les autres familles. Sa mère, Cthulhu, ne tente même plus de la rappeler, c'est peine perdue depuis sa naissance ! De toute façon la rouquine sait très bien revenir dans le giron maternel quand elle a envie de téter !
Les groupes sont désormais plus calmes, les étalons moins sur des charbons ardents, ce qui se traduit par des mélanges de juments entre les familles de Colombo, Tandoori et plus rarement Lou Ravi. Téoul et Calcio quant à eux, gardent davantage leurs ouailles mais sont plus apaisés aussi. Rouquet, étalon célibataire, se montre intéressé par les familles en hennissant vers elles. Il s'approche en compagnie de Gizmo. Tandoori et Colombo leur rendent visite, effectuant des rituels et acceptant de jouer avec Gizmo. Les autres célibataires se regroupent, se séparent, et ont accueilli Aoubo, âgé de deux ans, qui a fait plusieurs périodes avec eux, puis est revenu avec Téoul et sa mère Caféine. Phénix nous a causé une frayeur avec une plaie profonde sur le flanc, suivie d'un gros œdème sous le ventre, causée par un corps étranger (bout de bois ?) ou une morsure. Il a cicatrisé très rapidement, n'a montré aucun signe de dégradation de sa santé, et le vétérinaire qui a constaté la plaie à distance, a été impressionné de sa guérison.
Suite au prochain épisode !