Personnalités à découvrir, Les scientifiques

François LASSERRE

François Lasserre est un “insectologue animalisé”, vulgarisateur scientifique, spécialisé en entomologiste, auteur, conférencier et enseignant.

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Il est également impliqué dans divers associations, dont :

- vice-président de l'Office pour les insectes et leur environnement (Opie)

- administrateur du groupe Traces (médiation scientifique), d’Ecophyle, membre du directoire Esen de FNE ou des Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie (JNE).

- bénévole pour le projet Méduses autour de la “sentience”.

il est auteur de nombreux ouvrages sur les insectes et les autres animaux, dont :

  • Facettes fascinantes de belles bêtes (Belin, 2024)
  • Mon cahier d’observation et d’activités La forêt (Nathan, 2024)

- Infox nature, l’intégrale (Delachaux & Niestlé, 2020)

- Sauvons les insectes ! (Rustica éditions, 2020)

- Les insectes en bord de chemin (Delachaux & Niestlé, 2019)

Au secours une bestiole ! Manuel antistress face aux bêtes qui nous embêtent (Delachaux et Niestlé, 2012)
- Comme vache qui pisse, et autres expressions animales (Delachaux et Niestlé, 2011)
- Petit atlas des papillons (Delachaux et Niestlé, 2007)
- Jeux d’insectes (Opie, 2003)

Nous l'avons rencontré en février 2015 et revu en 2025

photo Matthieu Leroux

LIVRE(S) EN LIEN AVEC LE SUJET

Facettes fascinantes de belles bêtes. Belin 2024

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Infox sur la nature : l’Intégrale

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SITE WEBhttps://francois-lasserre.com

Votre parcours en quelques étapes ? Aller voir ailleurs a toujours été une grande motivation. Avec mon grand-père d’abord, loin des bruits de la ville, au bord de l’eau et au milieu des habitants du dehors. Plus tard, j’ai accompagné des primatologues et des entomologistes dans la forêt gabonaise, tout en essayant de protéger une espèce de singe endémique, pas facile ! De retour, le monde associatif de l’éducation à l’environnement s’est logiquement installé dans ma vie, salarié ou bénévole. Ses éthiques issues de l’éducation populaire et ses acteurs m’apportent chaque jour beaucoup. Une grande parenthèse en entreprise, très instructive, et me voilà aujourd'hui auteur, conférencier et enseignant, entre autres. 

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Quels sont vos maîtres à penser, vos références culturelles ?

En vrac, il y en a tellement, j’apprécie surtout celles et ceux qui m’empêchent de penser en rond, qui m’aident à aller voir ailleurs et tendre vers plus de raison et d’apaisement.

Humanisme : Racines d’Alex Haley, Si c’est un homme de Primo Levi, Claude Lévi-Strauss, Martin Luther King, François-Xavier Verschave pour mes années en Afrique, Albert Jacquard, etc.

Ethique animale : Peter Singer, Tom Regan, Sue Donaldson et Will Kymlicka, Eric Baratay, Yves Bonnardel, etc.

Sciences de la vie : Guillaume Lecointre, Catherine Lenne, Jacques Tassin, Valérie Chansigaud, Benoit Grison, Farid Benhammou, etc. 

Pensée critique : le collectif Cortecs, Richard Monvoisin, Denis Caroti, Thierry Ripoll, Romy Sauvaire, Nicolas Gauvrit, Normand Baillargeon, Albert Moukheiber, etc.

Pourquoi l’animal sauvage ? La compassion à l’égard de tous les individus (surtout ceux qui sont sentients*) m’oblige à ne plus faire de distinction entre sauvage et domestique, rural ou urbain, liminaires ou autres. Chaque individu animal rencontré est un autre que moi, identique et différent.

Si vous en étiez un ?Un oiseau ou un insecte pour voler. Le parapente m’aide à me prendre pour l’un d’eux : ) Sinon, j’apprécie le grand singe que je suis, notamment lorsque nous sommes en quête d’améliorations dans nos rapports aux autres, humains ou non.

©Bios

La ou les plus belles rencontres avec la faune sauvage ? Si forte a été ma rencontre avec une famille de gorilles de plaine, au cœur de la forêt du Gabon, reniflé par le dos argenté, avec les jeunes qui s’approchaient doucement tout en frappant leur poitrine, tout en jetant un œil au patriarche pour savoir jusqu’où ils pouvaient s’approcher de moi.

Plus rare, tant ils sont farouches, j’ai passé plus de 15 minutes avec une troupe de chimpanzés, qui ne m’ont pas repéré. J’ai passé 10 minutes à essayer d’ouvrir la housse de mon objectif 400mm, mais le bruit les inquiétait. La photo est dans ma tête, je me suis rattrapé en photographiant un cercopithèque moustac assis dans la fourche d’un arbre, j’aime cette photo particulièrement du coup.

Cependant, mes heures passées en compagnie d’une famille de blaireaux en Savoie pendant deux mois ne sont pas en reste, loin de là, et j’apprécie désormais toute rencontre avec un individu, même s’il est tout aussi banal que moi et mon espèce !

Votre lieu sauvage préféré ? Plus aucun lieu n’est « sauvage », même l’Amazonie ! Alors pourquoi pas le Cantal qui semble parfois hors du temps, ses paysages ronds et sensuels, ses prairies en altitude regorgent parfois de tant d’insectes qu’on a du mal à y croire. La Baie de Somme a une ambiance particulière, le Lac du Bourget aussi. Les randos en montagne, où que l’on aille, sont quand même des moments précieux de rencontre avec l’espace et des non humains.

J’ai vraiment été marqué par mes deux ans passés au cœur de la forêt tropicale africaine, si bruyante, si vivante. En forêt, peu importe où, je me sens bien, à l’abri, au calme, protégé et apaisé.

Un lieu mythique où vous rêvez d’aller ?La migration des oiseaux au-dessus du Bosphore, il paraît qu’il faudrait le voir une fois ?  Les hauts plateaux d’Ethiopie pour y rencontrer les primates géladas ? Voir un loup à crinière courir en Argentine ? Partout ! Mais j’ai eu la chance de beaucoup voyager, alors faire du kayak au milieu des phoques, rencontrer des bouquetins là-haut ou croiser une araignée érèse coccinelle à Fontainebleau suffit largement. 

Une ou des œuvres (vôtre ou d’un autre) qui vous semblent illustrer le mieux votre parcours ?

Le douanier Rousseau que mon grand-père admirait a beaucoup marqué mon imaginaire d’enfance. Un jour je suis tombé nez à nez avec l’original de La Bohémienne endormie (1,30 x 2 m), un choc. Et pourtant ce peintre de « jungles » n’est jamais allé plus loin que le Jardin des plantes pour s’inspirer. 

Tout livre plutôt philosophique autour de nos rapports ou de l’idée de « nature » me passionne, tant il révèle l’Histoire naturelle que nous fantasmons, que nous façonnons, si subjective et culturelle.

J’ai essayé d’apporter dans mon livre « Facettes fascinantes de belles bêtes » (2024) des propositions inédites pour aller plus loin dans nos rapports aux autres animaux.

Mais toute œuvre humaniste (Lévi-Strauss, Luther King, Haley…) ou musicale (Gil Scott-Heron, Herbie Hancock, Fela…), nous apprend à aimer l’autre, et avec lui tous les autres.

Quel matériel utilisez-vous dans votre activité ? Pour les photos je n’utilise quasiment plus que mon smartphone ou un compact expert Canon, car j’ai trop porté de réflex. Ca m’arrange car je ne prends plus que des paysages ou des insectes çà et là. Sinon des loupes, des boîtes et des filets, les outils classiques de l’entomo de base. Seulement mon approche de moins en moins intrusive avec le vivant, m’oblige à ne plus utiliser de filets et à proposer une approche « insectes & sens », avec des trucs et astuces pour les voir et les ressentir sans les toucher et les ennuyer !

Et vos techniques de rencontre avec l’animal sauvage ?Si l’on est contemplatif et patient d’origine, toute approche se tente.

Un conseil à un débutant dans votre activité ? Aucun. Être soi-même et laisser aller ses envies profondes, aller échanger avec des personnes ressources, souvent très disponibles, cela aide à mieux comprendre et affiner ses propres envies. 

Un animal disparu revient, lequel ? Même fantastique. Pour le plaisir, voir voler la libellule Meganeura de 70 cm (- 300 millions d'années), ou nager un grand pingouin en Bretagne ? Surtout, par curiosité, rencontrer un homme de Florès ou un néanderthalien, papoter autour de leur vision du monde, avant la science, par curiosité.

Une initiative prise ou à prendre en faveur de la faune sauvage? Toute initiative qui replace l’homme dans le buisson de la vie, et non en haut de cet arbre hiérarchique qui n’existe pas.

Une association qui vous tient à cœur ?L’Opie (Office pour les insectes et leur environnement), Traces et le projet Méduses (autour du mot sentience). L’Opie met en place des actions de sensibilisation et d’actions concrètes et cohérentes, et s’ouvre à l’éducation depuis 1969. Traces est un laboratoire d’idées pour émanciper les citoyen.nes avec la science.

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Une urgence pour la faune sauvage, pour la vie sauvage ? Inclure tous les êtres vivants et en priorité les sentients dans une protection solide et dans le droit, leur accorder la place qu’ils devraient avoir depuis bien longtemps puisqu’on sait que les grands animaux sont sensibles depuis plus loin que l’antiquité. Les corneilles, les rats, les renards ou les pigeons pourraient être des citoyens par exemple. Ensuite, quoi que l’on fasse, prendre en compte leurs besoins et les satisfaire le plus possible. En tout cas, avoir ce souci des autres, les non-humains, de façon encore plus prononcée, car les sentients ont un intérêt à vivre longtemps et en bonne santé, comme nous.

Vous disparaissez ce soir, qu’aimeriez-vous laisser comme dernier message ?Opprimer, exploiter et tuer contre leur gré les plus “faibles” ne sont-ils pas parmi nos actes les moins moralement acceptables ?

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