Le mot d’ordre de la ministre de l’Écologie expéditive est clair : qu’il y ait ou non des troupeaux à protéger, il faut abattre un maximum de loups avant la trêve des tirs. En effet, les tirs de prélèvement sont interdits pendant les mois de mars et avril, c’est la saison de reproduction pour cette espèce protégée. Les préfets ont donc été invités à multiplier les arrêtés de tirs jusqu’à fin février, même s’ils ne se justifiaient plus à cette époque, quitte à entrer dans l’illégalité.
Le 3 février, une entrevue a eu lieu entre la FNO (Fédération nationale ovine), Mme Royal, M. Le Foll et M. Carenco (préfet de région coordinateur du plan loup). La ministre dite de l’Écologie y aurait « fermement exprimé sa volonté d’atteindre le quota prévu [36 loups] d’ici la fin du mois de mars 2015 »(1). Encore une fois, ce qui est un plafond de « prélèvements » à ne pas dépasser pour ne pas mettre en péril la population de loups, est considéré comme un quota à atteindre absolument.
Suivant les ordres des ministres, M. Carenco avait donc envoyé le 9 février un mail aux préfets leur demandant de se « mobiliser fortement » avant la trêve de mars/avril pour décider :
- des tirs de prélèvement en l’absence des troupeaux ;
- des tirs de prélèvement autorisant la destruction de plusieurs loups « sans hésiter à aller jusqu’à 4 loups » ;
- des tirs de prélèvement mis en œuvre par les éleveurs en application de la loi agriculture (dès la 1ère attaque, autorisation valable 6 mois).
Rien, absolument rien n’est envisagé sur la cohabitation prédateurs/pastoralisme, sur la protection de la biodiversité, sur l’écotourisme, bref, sur l’écologie. Il s’agit juste de tuer le plus de loups possible, pour gagner une improbable paix sociale avec des éleveurs en mauvaise situation économique.
L’ASPAS appelle à signer la pétition de CAP Loup demandant à la ministre concernée de mettre en œuvre la protection du loup voulue par la majorité des Français
L’Écologie punitive dénoncée par Mme Royal, en fait, punit bien les écologistes, les touristes et la majorité des citoyens désirant bénéficier d’une nature bien protégée.
(1) Extrait du communiqué de presse de la FNO du 5/02/2015 (voir ici).