Paradoxalement, le principal challenge que devait relever Diane (1932 - 2016), grande protectrice des loutres géantes d'Amazonie depuis plus de 30 ans, était d'apprendre à nager aux bébés orphelins. Et oui, ce n'est pas inné chez cet animal qui passe son temps dans l'eau !

Depuis son lodge situé au Guyana, Diane, dont l'ancêtre a immigré depuis l'Ecosse en 1790,  a récupéré, élevé et relâché près de 50 loutres, qui reviennent parfois la voir avec leur nouvelle famille. A cause de leur intelligence et de leur côté joueur, nombre de jeunes loutres sont "apprivoisées" et transformées en animal de compagnie. Mais une fois adultes, elles deviennent gourmandes en nourriture, et ont une tendance à mordre qui force les "maîtres" à s'en débarrasser, chez Diane... Un pêcheur à plein-temps est employé par la structure pour nourrir les pensionnaires, qui peuvent avaler jusqu'à 5 kg de poissons par jour (dont le fameux piranha).

Concurrente des pêcheurs, prisée pour sa fourrure, la loutre géante ne compte plus aujourd'hui que 5000 individus à l'état sauvage. Les forages pétroliers, la pollution et l'emprise des humains sur les forêts sont des facteurs qui fragilisent encore plus l'avenir de l'espèce.

Selon Diane, la préservation des tribus Amérindiennes est aussi importante pour que l'écosystème puisse résister aux pression environnantes. Elle a donc décidé de créer le Karanambu Trust, qui a pour but de protéger les zones humides avec l'aide des communautés locales. L'enjeu est de taille : outre la loutre géante, 200 espèces de mammifères, dont le jaguar, le tapir, le fourmilier géant et l'ocelot habitent la région.

Quelques faits sur les loutres géantes :

- cette espèce  ne se trouve qu'en Amérique du Sud, dans le bassin Amazonien

- les loutres géantes sont plus imposantes que leurs cousines les loutres de mer

- elles n'atteignent leur taille adulte que vers 3 ans

- Au Surinam et Guyana, elles sont appelées les "chiens d'eau" ou "loups de rivière"