Saviez-vous que les chauves-souris composent leurs propres chansons, que les souris gloussent si on les chatouille, que les éléphants perçoivent le message d’une congénère à plus de dix kilomètres de distance, que les lamantins détectent un ouragan des jours avant qu’il n’ait lieu, que les cafards résistent même à une explosion nucléaire, que les plantes utilisent un système d’alarme en cas d’agression, que le roi des intellectuels est le corbeau calédonien, qu’une anguille peut générer des décharges allant jusqu’à 600 volts, que le système d’écholocalisation du dauphin est meilleur que le plus sophistiqué des sonars, que le puffin des Anglais aura parcouru au cours de sa vie huit millions de kilomètres, qu’Alex, un perroquet gris du Gabon, est parvenu à saisir la notion abstraite de zéro et à acquérir un vocabulaire de plus de cent cinquante mots, que le moqueur polyglotte est capable de distinguer un visage humain d’un autre, que les connections du cerveau endommagé d’une salamandre se rétablissent à une vitesse étonnante ? En synthétisant l’ensemble des découvertes scientifiques les plus récentes sur la vie, le comportement, les aptitudes de certaines espèces animales, les auteurs prouvent que, dans bien des domaines, certains animaux disposent de capacités bien supérieures aux nôtres. Les recherches en cours nous mettent ainsi au défi de reconsidérer la notion même de « nature humaine » que nous tenions pour acquise. Nous pouvons enfin établir que les animaux « savent » des choses que nous ignorons et qui nous permettront d’améliorer non seulement notre compréhension du monde mais nos propres facultés. (Jose Corti).
Dessins de Marfa Indoukaeva.
Cet ouvrage s'inscrit dans l'excellent collection Biophilia de Jose Corti; il en est le n°8.
Voici ce qu'en dit Thierry Guinhut dans Le Matricule des Anges 162 d'Avril 2015
"Après cet essai nous ne regarderons plus des mêmes yeux, ni n’entendrons des mêmes oreilles, les animaux. Car ils sont des êtres sensibles et doués d’intelligence, la preuve : Les Souris gloussent et les chauves-souris chantent. Ce sont là deux modestes exemples parmi tant d’autres, stupéfiants. Le lecteur pourra s’engager dans une lecture studieuse de cet ouvrage ou picorer parmi une bonne centaine de micro-parties, écrites à mi-chemin de l’anecdote et de la meilleure vulgarisation scientifique. À moins de se confier à l’index qui va de l’araignée poilue au zèbre. Néanmoins, une réelle progression s’impose : « Percevoir », ensuite « Survivre », enfin « Les fréquentations ». Comme parmi l’humanité, entre présence au monde et interaction avec ses congénères et les autres espèces.
Pêle-mêle, on apprend que « les babouins qui supportent mieux le stress sont ceux qui ont établi des relations sociales stables », que bien des animaux, dont les rêves sont avérés, ont, avantage considérable sur l’homme,« la faculté d’utiliser les champs électriques et magnétiques », qu’il existe un « téléphone pour taupes ». Qui croirait que les mésanges à tête noire ont des cris désignant « une quinzaine de types de prédateurs différents » ? Singes et gorilles dansent et rient, « possèdent leur personnalité propre », savent se mettre « en grève » dans un laboratoire. Washoe, un chimpanzé, employait « de manière fiable plus de 250 signes ». Koko, une femelle gorille, comprend « plus de 1000 signes dans la langue des signes et plus de 2000 mots d’anglais parlé ».
Jusqu’aux poissons, ils sont sensibles à Mozart ; un perroquet ne se calmait qu’avec les concertos pour violoncelle d’Haydn. Peut-on dire que le règne animal a parfois meilleur goût que l’humanité ?"