Communiqué de presse Sea Shepherd France
Opération Mare Nostrum
Fille de l’Océan Atlantique, la Méditerranée est née il y a 5 millions d’années, à l’issue de la plus grande chute d’eau naturelle de l’histoire de la planète lors de l’ouverture du détroit de Gibraltar. L’Atlantique transforma ce qui était alors un gigantesque désert de sel en une des étendues maritimes les plus riches de vie, mais aussi les plus vulnérables aux pressions humaines, du fait de son enclavement (Méditerranée = Mer entourée de terres)
Berceau de notre civilisation, Mare Nostrum (Notre Mer), est aujourd’hui une des mers les plus menacées et les plus polluées du monde. Une mer à l’agonie, où 69 fleuves du Nil au Danube en passant par le Rhône déversent les rejets industriels, ménagers et agricoles d’une bonne partie de l’Europe, du Moyen Orient et de l’Afrique, comprenant les zones urbaines parmi les plus peuplées de la planète. Pollution intense, surpêche, braconnage et trafic maritime en constante augmentation (25% du trafic maritime international et 30% du trafic pétrolier pour une mer qui ne représente que 1% de la surface maritime mondiale) sont autant de facteurs qui en ont fait la mer la plus dangereuse du monde pour les mammifères marins.
Malgré cela, la Méditerranée s’accroche à la vie. Elle reste encore aujourd’hui, un « hot spot » de la biodiversité marine mondiale. On y trouve près du quart des espèces de cétacés connus. Elle est le foyer de quelque 250 000 dauphins bleu et blanc, 2 à 3000 rorquals (plus grosse des baleines connues après la baleine bleue).
Sea Shepherd a décidé de donner un coup de pouce à cette mer à l’agonie qui lutte pour ne pas mourir.
Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France, fait donc reprendre du service à la petite flotte de l’antenne française qui avait sauvé de nombreux dauphins l’année dernière aux îles Féroé (plus grand massacre de mammifères marins en Europe).
Cette fois, l’ennemi est plus sournois, plus insidieux, et encore plus dévastateur que des chasseurs de dauphins féringiens. A elle seule, la pollution par le plastique est responsable de la mort de millions d’oiseaux, de poissons et de dizaines de milliers de mammifères marins dans le monde.
La pollution plastique en mer est diluée et provient de sources diverses : entreprises, citoyens, collectivités, nous sommes tous responsables. Nous avons donc tous un rôle à jouer.
En plus des déchets plastiques, l’Opération Mare Nostrum, visera aussi à débarrasser la mer des engins de pêche fantômes : ces filets, crochets ou casiers abandonnés ou perdus en mer continuent de tuer sans discernement et sans être jamais relevés par personne, pendant des décennies…
La flotte initiale sera composée du “Thor” et du “Loki”, deux bateaux rapides en aluminium et du Columbus, navire ambassadeur de Sea Shepherd, affrêté au navigateur Jean Yves Terlain. Une équipe d’environ 20 personnes aux horizons et profils divers se relayera tout l’été sur cette mission itinérante unique en son genre, avec l’aide ponctuelle de plongeurs confirmés qui viendront renforcer l’effectif de base, sur les diverses régions du parcours.
Le coup d’envoi de la mission sera fait à Marseille et s’étendra jusqu’à la côte Italienne, puis la côte espagnole, en passant par la Corse. L’ensemble des déchets plastiques récupérés seront ensuite recyclés dans le cadre du « Projet Vortex » de Sea Shepherd.
En parallèle de ces opérations de nettoyage, des sorties en mer avec les enfants seront organisées à bord du Columbus, notamment avec les enfants des quartiers Nord de Marseille, afin de leur faire vivre la mer par l’expérience du beau (rencontre et découverte de la vie marine) et le moins beau (prise de conscience directe des impacts de la pollution humaine sur cette vie précieuse et fragile).
Nul besoin d’aller au bout du monde pour voir les baleines, ou les dauphins. Ils sont là… dans Notre Mer. Mais ils pourraient bien disparaitre avant même que nous n’ayons eu le temps d’apprendre à les connaître vraiment. Il est encore temps d’agir, mais il n’est plus temps d’attendre.
« La campagne se clôturera début octobre, avec un retour sur Marseille » a déclaré Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France : « De par son histoire, sa taille, et son impact sur la Méditerranée, Marseille est une ville phare, une pierre angulaire.
Si Marseille change, le destin de la Méditerranée changera aussi ».