Des dunes de l'Espiguette aux roches noires de Cerbère, des sources du Tarn à la basse vallée de l'Aude, s'épanouissent sous la surface de l'eau des êtres vivants extraordinaires, une biodiversité aussi riche que singulière.

Pourquoi singulière ? Parce que soumise à l'emprise d'un puissant Lion à deux têtes : Mistral et Rhône. Aucune autre région de Méditerranée - exception faite de l'estuaire du Nil - n'est autant influencée par les apports d'eau douce que le Golfe du Lion. Aucune autre région de Méditerranée ne bénéficie d'un vent si puissant qu'il est capable de renouveler les eaux d'un golfe entier en quelques jours.

Au cour des millénaires, le grand Lion a façonné sur des centaines de kilomètres un littoral qui lui est propre : plages à perte de vue, lagunes innombrables, côtes rocheuses rares mais remarquables.

En mer, la production biologique est intense. Dans des eaux riches qui hésitent entre l'émeraude et le turquoise, grouillent sous la moindre roche des poissons, des crustacés dans un décor surpeuplé d'invertébrés multicolores.

Dans les lagunes ? S'épanouissent tout simplement les plus grandes populations d'hippocampes d'Europe.

Et dans les fleuves ? Des carpes géantes et des colosses de silures. Plus en amont encore, des crevettes aveugles dans les mystérieuses eaux souterraines de l'arrière-pays.

Notre nature aquatique est-elle ce qu'elle fût ? Non hélas. Les fleuves, aménagés, endigués, ont bien changé en 1 siècle et ont bouleversé tout le Golfe du Lion. Notre région est donc fragile mais reste belle. Vous me trouvez chauvin ? J'ai assez voyagé pour en être guéri. Je crois surtout que la beauté de la nature ne se trouve pas ici ou ailleurs mais simplement dans le regard que nous lui portons. A chacun d'en faire l'expérience. A vous de voir, à vous d'aller voir !