Voici un an, des personnalités comme Jacques Perrin, Matthieu Ricard, Jean-Louis Étienne, Pierre Rabhi ou Aymeric Caron[1] cosignaient l’appel de l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) en faveur de la nature et des loups. Rien n’y a fait : le gouvernement français s’enfonce dans une politique agressive de chasse au loup qui n’a plus rien à voir avec la protection des troupeaux. L’ASPAS, après avoir saisi le Conseil d’état, vient donc de déposer également une plainte devant la Commission européenne.
La violence d’une poignée d’éleveurs, jusque dans nos derniers espaces naturels protégés, est mieux entendue que le désir de la majorité des Français. Un an après l’élan formidable de personnalités du monde scientifique ou de la culture pour une vraie protection de la nature, nous fêtons un triste anniversaire. Sourd à cet appel, l’État a totalement fait disparaître de sa politique le mot « cohabitation » entre élevage et vie sauvage. Jusqu’à oublier les lois européennes.
L’ASPAS révèle, dans sa plainte auprès de l’Europe, que la législation et la réglementation françaises concernant les destructions de loups enfreignent la directive dite « Habitats-Faune-Flore ». Contrairement à ce qu’impose cette directive européenne, ces destructions ont lieu même s’il n’y a pas de dommage important, même s’il n’y a pas d’attaque, et même si les troupeaux sont absents ! La loi agriculture traite carrément le loup, espèce protégée et vulnérable, comme un « nuisible » ! Elle intègre le prédateur dans la partie « nuisibles » du code de l’environnement. Ainsi, une battue administrative deviendra possible dès la première attaque, que le troupeau soit protégé ou non.
La défense des troupeaux n’est pas exigée, les mesures de protection ne sont pas encouragées, des chasseurs peuvent tuer des loups en dehors de tout contrôle, c’est le laxisme total. Et plutôt que de vérifier le bon usage des subventions qui devraient déjà permettre aux éleveurs de se protéger, Ségolène Royal dépense l’argent public à engager des tueurs de loups ! Face à cette politique résolument anti-écologique, l’ASPAS a donc déposé une plainte contre la France le 2 septembre 2015.
Rappelons qu’avec quelque 300 individus, les populations de loups ne sont plus en augmentation en France (on en compte 2 000 en Espagne). Comme le demandent les personnalités soutenant l’ASPAS, et la majorité des Français, notre patrimoine naturel doit être préservé.