À la pointe sud du Sinaï, l’unique Parc national égyptien se distingue par la conjugaison de côtes calcinées et de fonds marins d’une richesse exceptionnelle. Les amateurs de contrastes saisissants apprécieront.
La Mer Rouge n’a pas vraiment le triomphe modeste : toute contente d’avoir séparé une fois pour toutes l’Afrique de l’Asie, on la voit faire le V de la victoire, avec deux doigts fanfarons qui encadrent une péninsule du Sinaï toute boursouflée de montagnes au teint rougeaud.
C’est là, dans le pli de peau tendre où le majeur prend congé de l’index, que l’Égypte a instauré son seul et unique Parc national, 480 km² de côtes nues et tarabiscotées, de mornes étendues saupoudrées de cailloux et de montagnes rongées jusqu’à l’os … mais aussi de belles étendues indigo que quelques rafales soufflées du Sud viennent parfois fâcher en crêtes d’écume argentée. Un parc à la fois terrestre et marin donc.
Pour goûter la richesse de la biodiversité locale, il faut être insomniaque et nyctalope, errer une fois la nuit tombée entre dunes et caillasses enténébrées une lampe à la main dans le fol espoir d’éclairer la fuite bondissante d’une gazelle apeurée ou la rétine rougie d’un renard halluciné. …