On le connaît sans vraiment le connaître. D’une discrétion exemplaire et décidément trop étrange, l’hippocampe a fini par se dissoudre dans un monde abstrait et onirique au point de faire oublier sa présence sur nos côtes. Du côté de l’étang de Thau, un programme de sciences citoyennes permet à chacun de s’investir pour en savoir plus sur cette drôle de bête.
L’hippocampe… voilà bien une bestiole dont la notoriété frôle celle de Paris Hilton. Tout le monde connaît sa forme caractéristique de cavalier de jeu d’échecs, n’importe quel marmot patauge sur les plages dès le plus jeune âge en compagnie de seaux, de râteaux ou de bouées à son effigie, et on les voit de temps en temps à la télévision entassés tout secs et racornis dans des caisses manipulées par des Chinois arthritiques et mous de la braguette. On en oublierait presque que ce poisson – car oui, c’en est un – existe bel et bien en chair et en arêtes et qu’il fréquente nos côtes de façon assidue. Entre Sète et Agde, les doux clapotis de l’étang de Thau abritent l’une des plus fortes populations d’hippocampes en Europe. …