Il y a un an, la chasse de la Grive à pieds jaunes avait été suspendue par le Tribunal administratif de Basse-Terre suite à la saisine de l’ASFA (L’Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles) et de l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages). Cette nouvelle avait été vivement saluée par les naturalistes et acteurs de la conservation de la nature en France et dans les îles de la Caraïbe, et avait été plébiscitée par le grand public à travers les réseaux sociaux. Pourtant, cette année, le préfet a décidé de reconduire la chasse de cet oiseau. L’ASFA et l’ASPAS demandent l’abrogation de ce nouvel arrêté et la protection intégrale de cette espèce menacée, inscrite sur les listes rouges mondiale et nationale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ce constat serait moins alarmant si la Guadeloupe était dotée d’un schéma départemental de gestion cynégétique qui, bien que rédigé par et pour les chasseurs, permet au moins d’avoir une idée de la gestion qu’ils entendent appliquer à une espèce.
Et maintenant, pour le plaisir de quelques-uns, la chasse de cette espèce mondialement menacée, l’État français se désengage complètement de ses responsabilités en matière de préservation de la biodiversité, même la plus riche et la plus fragile, quitte à violer les conventions internationales qu’il a signées.