Il y a deux ans encore, le roi des papillons au Canada était en chute libre et on le disait en voie de disparition, une situation qui causait l’émoi de par le monde, car sa couleur orange et ses ailes veinées de noir ont fait de lui une vedette mondiale.
Assis aux premières loges de son corridor migratoire, les Canadiens avaient le sentiment eux d’assister à une mort en direct alors que ce petit voyageur se faisait de plus en plus rare dans nos jardins et prairies du versant est des montagnes Rocheuses jusque dans les provinces canadiennes de l’Atlantique.
S’ils étaient près d’un milliard de monarques à faire la migration Mexique-Canada il y a 20 ans, c’était plutôt autour de 33 millions qui entreprenaient le long voyage vers le nord au cours des derniers printemps.
Un printemps 2016 plein d’espoir où l’on anticipe une remontée des papillons
Lors d’une récente rencontre trilatérale (Canada, États-Unis, Mexique) du groupe de recherche sur la conservation du monarque, des experts estimaient que 100 millions à 200 millions de papillons monarques pourraient compléter leur migration cette année.
Les résidents de l’Ontario et du Québec notamment devraient donc être en mesure de voir de trois fois à six fois plus de papillons monarques cet été en raison de ce regain très net de population.
Selon Joe Shorthouse, ex-professeur d’entomologie à l’Université Laurentienne dans le nord de l’Ontario, ce regain de l’insecte est un bon signe, quoique la population est encore loin du milliard de papillons observés dans les années 80.
On crédite les efforts de groupes environnementaux et de simples citoyens des trois pays de l’Amérique du Nord qui ont planté de l’asclépiade et des fleurs à nectar, les deux principales sources de nourriture des papillons monarques, tout le long de leur corridor migratoire.
Une partie de ces efforts environnementaux au Mexique relevait aussi de considérations économiques, car plus de 80 000 touristes viennent au Mexique tous les ans pour admirer les colonies de Monarques canadiens venus y passer l’hiver.
Source : Radio Canada International