Ce vendredi 22 avril, 160 pays se réunissent au siège des Nations unies à New York pour signer l’accord sur le climat adopté à la COP21 en décembre. Au-delà de la symbolique, cette signature doit marquer la volonté des décideurs à tenir leurs engagements pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous du seuil critique de 1,5° C
Chaque pays signataire s’engagera donc à ratifier l’Accord de Paris et à le traduire au plus vite par des actions concrètes impliquant notamment de sortir des énergies fossiles, d’investir dans les énergies renouvelables et de protéger les forêts.
Selon Samantha Smith, directrice de l’Initiative globale énergie climat du WWF, « Nous n’avons pas de temps à perdre. Il faut faire plus et de toute urgence si nous voulons avoir une chance de rester en-dessous de 1,5°C. La planète vient de vivre les 11 mois les plus chauds de son existence. Le danger est réel pour les écosystèmes et les populations vulnérables partout dans le monde. »
La France, qui assure la présidence de la COP21 et prépare sa dernière conférence environnementale du quinquennat, doit à la fois faire preuve de leadership et montrer l’exemple en matière de transition énergétique.
Le WWF appelle donc la France à encourager les pays à aller plus vite et au-delà de l’Accord de Paris.
Selon Pascal Canfin, directeur général du WWF France, « Il faut faire vivre la promesse de François Hollande qui, lors de son discours, a promis de fédérer les pays qui voudraient aller au-delà de leurs engagements annoncés. Sinon, rien ne changera avant 2025. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni qui représentent à eux trois environ la moitié des émissions de l’Europe pourraient se regrouper avec les pays Scandinaves pour revoir à la hausse leurs engagements. »
A domicile, la France dispose de plusieurs leviers d’actions pour être prise au sérieux vis-à-vis de ses engagements :
- être le 1er pays à émettre des obligations vertes pour financer sa transition énergétique : après le succès de la COP21, la France pourrait ainsi confirmer son avance en matière de finance verte et mener la stratégie de « décarbonation » ;
- arrêter immédiatement l’exploration d’hydrocarbures en France : cette priorité, soutenue par Ségolène Royal, ministre en charge de l’écologie, doit être gravée dans le marbre pour empêcher tout octroi de permis ou prolongation de permis d’exploration d’hydrocarbures sur le territoire français métropolitain et ultra-marin ainsi que dans les eaux françaises ;
- reconnaitre que le projet actuel de l’aéroport Notre-Dame des Landes est surdimensionné et donc caduc : pour faire preuve de cohérence, la France ne peut pas promouvoir la lutte contre le dérèglement climatique dans le monde et construire un nouvel aéroport international.