L’IFAW communique : Alors que s’ouvre le 25 septembre la 17ème Conférence des Parties de la CITES à Johannesburg, en Afrique du Sud, la préoccupation croît parmi les conversationnistes pour le perroquet gris du Gabon considéré comme la troisième espèce d’oiseaux sauvages la plus commercialisée au monde. Le perroquet gris du Gabon est très prisé comme animal de compagnie au Moyen-Orient, aux Etats-Unis mais aussi en Europe en raison de ses capacités de mémorisation et d’imitation, ainsi les captures de spécimens dans la nature se sont-elles multipliées au mépris des quotas au point de mettre l’espèce en péril.
Le Gabon a déposé une proposition de transfert du perroquet gris du Gabon de l’annexe II à l’annexe I, une modification qui entrainerait la fin de tout commerce international de cette espèce originellement présente en Afrique centrale et occidentale.
Aujourd’hui, les populations de perroquets gris du Gabon sont en déclin dans au moins 14 des 18 pays de l’aire de répartition où elles ont chuté de 50% à 90 %.
« La demande des consommateurs notamment occidentaux pour le perroquet gris du Gabon a explosé. On estime que 2 à 3 millions d’oiseaux ont été capturés dans leur habitat entre 1975 et 2013 mais 40% à 60% d’entre eux sont morts lors du transport. La situation est critique. Cette consommation conjuguée à la destruction de l’habitat a déjà mené l’espèce à la disparition dans certains états» explique Céline Sissler-Bienvenu, Directrice d’IFAW France et Afrique francophone.
En raison d’une application des lois souvent défaillante et d’un commerce mal voire non régulé dans de nombreux pays importateurs, l’exploitation illégale de ces oiseaux n’est pas non plus à sous-estimer: récemment, les douanes sud-africaines ont saisi 240 perroquets gris du Gabon supposés d’élevage mais soupçonnés d’avoir été, en réalité, capturés dans la nature.
« Compte tenu de l’absence de chiffres fiables récents et des difficultés manifestes à faire appliquer la loi, nous considérons que le principe de précaution doit ici prévaloir » souligne Céline Sissler-Bienvenu. « La CoP de la CITES doit offrir au perroquet gris du Gabon le plus haut niveau de protection possible à savoir l’Annexe I.»