L’IFAW communique : A la veille de la clôture de la Commission baleinière internationale (CBI) à Portorož, en Slovénie, les pays opposés à la chasse à la baleine ont marqué une victoire en remportant l’adoption d’une résolution qui vise à renforcer le contrôle du processus d’octroi de permis japonais pour la chasse à la baleine conduite à des fins prétendument scientifiques.
Pas moins de 64 pays membres ont répondu présents lors de la rencontre. Il s’agit de la première réunion biennale depuis que le Japon a repris la chasse à la baleine dans l’océan Austral, malgré le jugement important qu’a rendu la Cour internationale de justice (CIJ) identifiant comme illégales les activités de chasse à la baleine menées par le pays en Antarctique et stipulant leur arrêt. L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont soumis avec succès une résolution solide qui préconise le renforcement du contrôle du processus d’octroi de permis de chasse spéciaux, notamment pour la chasse scientifique.
Adoptée à 34 voix contre 17, dont 10 abstentions, elle vise à garantir l’engagement total de la CBI sur cette question et à empêcher les pays de contrevenir à la convention internationale pour la règlementation de la chasse à la baleine en émettant leurs propres permis de chasse. En dépit du jugement de la CIJ, malgré les découvertes des experts et scientifiques de la CBI et ignorant la condamnation de la communauté internationale, la flotte de baleiniers japonaise est retournée dans le sanctuaire de l’océan Antarctique en 2015 et 2016 pour abattre 333 baleines de Minke dont au moins 200 étaient gestantes.
Matt Collis, chef de la délégation d’IFAW à la CBI, s’est exprimé à l’occasion : « Le résultat de ce scrutin est une réponse claire à la décision du Japon d’autoriser la chasse à la baleine à des fins soi-disant scientifiques, bravant ainsi impudemment le verdict pourtant univoque de la Cour internationale de justice.
En défiant ce jugement et en autorisant ses chasseurs à harponner 333 baleines supplémentaires alors que celles-ci auraient dû être protégées de cette chasse, le Japon a suscité une vague d’indignation internationale. Il est donc tout à fait justifié que les membres de la CBI s’élèvent contre cette décision en exigeant un contrôle accru des futurs projets de chasse scientifique du Japon. Nous savons tous que la chasse scientifique à la baleine est une imposture qui sert tout bonnement de prétexte à la chasse commerciale.
Laisser le Japon massacrer impunément des baleines au nom de la science serait un camouflet de plus pour la Cour internationale de justice, mais aussi pour la Commission elle-même. À l’instar de la CBI qui a choisi de devenir un organe moderne de conservation des baleines, nous prions instamment le Japon de faire de même en abandonnant une bonne fois pour toutes cette pratique aussi cruelle qu’archaïque. »
Étudier les cétacés vivants plutôt que morts permet de recueillir des données bien plus utiles. IFAW encourage le Japon à rejoindre le puissant Partenariat sur la recherche dans l’océan Austral (Southern Ocean Research Partnership, SORP) passé entre 12 pays pour coordonner les projets de recherche non létale sur les baleines.
Plus tôt dans la journée, le Président de la CBI a essayé de couper court au débat sur les permis spéciaux octroyés par le Japon, en invoquant notamment le manque de clarté et le besoin d’établir des processus plus précis sur cette question épineuse.
Les pays qui se sont prononcés contre les projets de chasse scientifique du Japon sont les États-Unis, les Pays-Bas au nom des États membres de l’Union européenne, l’Argentine au nom des pays de l’Amérique latine, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Inde.
Dans le cadre de son programme de chasse en Antarctique, le Japon s’apprête à tuer près de 4 000 baleines au cours des 11 prochaines années. Avant que le Japon ne décide une fois de plus de déjouer les décisions de la CBI en envoyant ses baleiniers dans l’océan Austral, IFAW appelle tous les pays à prendre de nouvelles mesures légales à son encontre.
IFAW s’oppose à la chasse à la baleine commerciale, une pratique cruelle et inutile. Il n’existe tout simplement aucune façon humaine de tuer une baleine. L’observation responsable des baleines est une alternative économique et humaine viable qui bénéficie aux baleines et fournit un moyen de subsistance durable pour les populations.