« Nous avons été témoins d’un vrai changement de mentalité des dirigeants lors de cette conférence. Nous avons eu le sentiment que les questions de conservation ont primé lorsqu’ils ont rendu leur verdict sur la protection des espèces sauvages, plutôt que la prise en compte uniquement de leur valeur marchande » a déclaré Kelvin Alie, Directeur du programme Protection et conservation des animaux d’IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux – www.ifaw.org).
Des décisions importantes ont été prises pour les animaux au cours des deux dernières semaines, notamment le transfert à l’Annexe I du perroquet gris du Gabon en danger, des huit espèces de pangolins et du macaque de Barbarie, rendant le commerce international de ces espèces interdit. Le requin soyeux, le requin renard et la raie Manta ont été inscrits à l’Annexe II, rendant le commerce de ces espèces soumis à des permis spéciaux. De plus, des mesures de surveillance doivent être mises en place.
La proposition du Swaziland de permettre le commerce de corne de rhinocéros a été largement rejetée alors que la proposition de transfert des populations d’éléphants de Namibie, d’Afrique du Sud, du Botswana et du Zimbabwe à l’Annexe I a été refusée.
Toutefois, tout n’est pas noir pour les éléphants puisque les Parties ont rejeté avec force les tentatives de la Namibie et du Zimbabwe de transférer tous les éléphants à l’Annexe II, ce qui aurait été la porte ouverte au commerce potentiel. La semaine dernière, la CITES a également voté pour l’abandon sans équivoque du Mécanisme de prise de décisions (DMM) controversé qui visait à rendre le commerce de l’ivoire possible dans le futur.
« IFAW était entièrement favorable à cette décision. Etant donné la crise actuelle du braconnage des éléphants et le besoin urgent de gérer les problèmes liés à la lutte contre la fraude et à la conformité, a déclaré Kelvin Alie, en aucun cas la possibilité de la discussion d’un processus d’autorisation du commerce de l’ivoire n’est envisageable. »
L’une des plus grosses déceptions de cette CoP a été la décision de ne pas inscrire les lions d’Afrique à l’Annexe I, ce qui aurait permis l’interdiction du commerce international de tout ou parties de lion.
« A la place, les Parties ont voté en faveur de l’établissement d’un quota annuel d’export à des fins commerciales nul des os et griffes de lions sauvages. L’Afrique du Sud étant le seul pays a actuellement vendre des parties de lions élevés en captivité à des fins commerciales, elle va devoir établir des quotas annuels d’export pour le commerce de ces parties de lion et devra en faire un rapport à la CITES chaque année » a indiqué Kelvin Alie.