Réaction du WWF à la clôture de la conférence internationale d’Hanoï sur le commerce illégal d’espèces sauvages

Il faut agir sérieusement et venir en aide aux espèces telles que les éléphants, les tigres et les pangolins<br />© WWFRéaction de Colman O’Criodain, Responsable des Politiques du Programme Vie Sauvage du WWF
 
« La Déclaration d’Hanoi sur le commerce illégal d’espèces sauvages marque une étape vers des engagements importants des pays donateurs en matière de contributions financières supplémentaires au Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) – États-Unis, Royaume-Uni et Allemagne. Des engagements qui permettront à Interpol et des pays clés comme le Vietnam de renforcer leurs dispositifs de lutte contre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages. Cependant, le nombre de pays ayant annoncé des mesures concrètes et pris des engagements contraignants ainsi que le manque d’ambition de ces mesures sont assez décevants.

La décision du Vietnam d’accueillir la conférence est remarquable et a permis de mettre en lumière le commerce illégal des espèces sauvages dans la région du Grand Mékong, un commerce qui vide les forêts des espèces qu’elles abritent, et a un impact sur ces espèces parmi lesquelles les rhinocéros, les éléphants et les pangolins en Afrique.
 

Le Vietnam doit s’engager sur des plans d’actions plus concrets qui auront un impact sur le terrain

Mais, en tant que pays hôte et plaque tournante majeure du commerce illégal d’espèces sauvages, le Vietnam doit s’engager sur des plans d’actions plus concrets qui auront un impact sur le terrain.   
 
Des promesses ont été faites pour une surveillance stricte des marchés domestiques et l’éradication des points névralgiques du commerce illégal, le renforcement de l’application de la loi ou encore l’amélioration de la coopération transfrontalière, mais nous avons besoin d’en savoir davantage notamment sur la réforme législative  et la fermeture des fermes d’élevage de tigres.  
 
Nous attendions des engagements fermes dans la région du Grand Mékong, pour stopper la partie la plus visible de la chaîne du commerce illégal d’espèces sauvages: les marchés, les restaurants et les magasins qui vendent ouvertement de l’ivoire, des peaux de tigres, des cornes de rhinocéros, des écailles de pangolins et des dizaines d’autres espèces menacées. Il est regrettable qu’autant de pays de cette région n’aient pas profité de cette Conférence d’Hanoï comme une occasion en or pour annoncer des mesures spécifiques assorties d’un calendrier précis pour fermer les marchés domestiques d’ivoire et les fermes de tigres ». 
 

Réaction de  Thinh Van Ngoc, directeur du WWF-Vietnam
 
« La Conférence d’Hanoi était une opportunité pour attirer l’attention sur la problématique de la criminalité liée aux espèces sauvages, et nous apprécions grandement le geste du gouvernement vietnamien d’avoir accueilli cet événement. Malheureusement, ce dont nous avions vraiment besoin, c’étaient des engagements de haut niveau de la part des gouvernements, ainsi que des plans d’action détaillés et un calendrier  pour la mise en œuvre  de ces engagements.
 

C’est maintenant ou jamais que nous pouvons sauver ces espèces menacées d’extinction

Nous avons perdu le rhinocéros de Java au Vietnam en 2010 – une perte catastrophique qui devrait nous servir de signal  d’avertissement pour agir sérieusement et venir en aide aux espèces telles que les éléphants, les tigres et les pangolins, qui ne doivent pas connaître ce triste destin ».

 

Battue illégale dans l’Aude, l’ASPAS sort les dents

LETTRE OUVERTE à M. Serge Vialette, président de la FDSEA de l’Aude ; M. Philippe Vergne, président de la chambre d’agriculture de l’Aude ; M. Jacques Serre, président de la section départementale […]

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L’avenir des tigres sauvages est menacé, il devient urgent pour l’Asie de mettre fin aux fermes d’élevage

3 jeunes tigres de Sumatra<br />© Alain Compost / WWFFace à la recrudescence des saisies de tigres élevés en captivité, il devient urgent pour l’Asie de mettre fin aux fermes d’élevage d’ici 2019.

L’avenir des tigres sauvages est menacé par l’élevage à des fins commerciales en Asie. Lors de la conférence internationale sur le commerce illégal des espèces sauvages débutant demain à Hanoi,  les gouvernements doivent annoncer leurs engagements à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à toutes les fermes d’élevage de tigres sur le continent d’ici trois ans.

Un rapport de TRAFFIC publié en septembre dernier sur le commerce illégal de tigres révèle que 30% des tigres saisis entre 2012 et 2015 proviennent de fermes d’élevage, démontrant ainsi le rôle croissant de ces établissements dans le commerce illégal. Tout en compliquant l’application de la loi, les fermes d’élevage de tigres légitiment par ailleurs la vente de parties et produits de tigres, faisant par là même croître la demande.
 

L’avenir des tigres sauvages est menacé par l’élevage à des fins commerciales en Asie

« Nous ne doutons plus de la contribution des fermes d’élevage de tigres à la croissance du commerce illégal de cette espèce, ni de la nécessité de fermer ces structures » déclare Michael Baltzer, responsable de la Tigers Alive Initiative du WWF. « La Conférence d’Hanoi est le lieu idéal pour que des gouvernements s’engagent  à mettre fin aux fermes d’élevage de tigres en Asie, ce qui contribuerait grandement à la survie et au rétablissement des tigres à l’état sauvage ».

Le tigre sera un des sujets prioritaires de la conférence internationale se tenant au Vietnam. Bien que les régions aient redoublé d’efforts pour mettre fin au braconnage et au trafic de tigres, le rapport Reduced to Skin and Bones Re-examined souligne que 109 tigres en moyenne sont tués et commercialisés chaque année depuis 2000. La réalité est certainement beaucoup plus alarmante puisque ces chiffres proviennent de saisies enregistrées et n’intègrent pas une grande partie du commerce non détecté.

Le Vietnam s’est progressivement transformé en une importante plaque tournante pour le trafic de tigres. Il héberge en effet un nombre croissant de fermes d’élevage – alors que 40% des saisies de tigres enregistrées dans ce pays provient de ces structures. Le rôle du Vietnam dans le commerce illégal de tigre a été mis en évidence  lors d’une audience publique de la Wildlife Justice Commission à La Haye cette semaine. On estime au total que plus de 7 000 tigres sont détenus dans les fermes d’élevage en Asie, principalement en Chine, au Laos, en Thaïlande et au Vietnam.

« Le nombre croissant de tigres suspecté d’avoir été élevés en captivité montre que ces fermes sont des passoires. Et cela est  particulièrement vrai au Laos, en Thaïlande et au Vietnam »  note  Kanitha Krishnasamy, auteure du rapport de TRAFFIC.

En octobre dernier, le Laos a annoncé la fermeture de ses fermes d’élevage de tigres. En juin, la Thaïlande lançait une procédure d’enquêtes dans tous ses établissements d’élevage en captivité suite aux révélations choquantes du Temple des tigres, notamment la découverte des corps de 40 bébés tigres conservés dans des bocaux.

« La Thaïlande et le Laos ont déjà annoncé une fin aux fermes de tigres ; le Vietnam doit les rejoindre et participer aux efforts pour interdire la reproduction du tigre à des fins commerciales en Asie » affirme Thinh Van Ngoc, directeur du WWF Vietnam.  » Il n’y a plus d’excuses pour autoriser les fermes d’élevage de tigres. La preuve est claire, que bien qu’un soutien technique et financier est disponible – il ne manque plus que la volonté politique ».
 

Tx2, une campagne mondiale visant à doubler  le nombre de tigres sauvages d’ici 2022

Le 23 novembre prochain marquera le 6ème anniversaire de l’important « Sommet du tigre » à Saint Pétersbourg et un point à mi-parcours de la campagne mondiale Tx2 visant à doubler  le nombre de tigres sauvages d’ici 2022 – le plus ambitieux et visionnaire programme global de sauvegarde créé pour une seule espèce.  

Pour la première fois depuis le début du siècle, le nombre de tigres sauvages à l’échelle mondiale a légèrement augmenté. Mais avec une estimation de seulement  3 890 tigres à l’état sauvage, cette espèce est encore en danger, notamment à cause d’un braconnage qui ne ralentit pas. L’Inde, à titre d’exemple, a signalé 76 tigres braconnés cette année – un record sur les 6 années passées.

« Des décennies de campagnes et d’actions sur le terrain pour lutter contre le braconnage du tigre ont donné des résultats significatifs, mais la menace est toujours aussi grande » ajoute Michael Baltzer. « Mettre fin à l’élevage de tigres serait un soulagement et aiderait les forces de l’ordre à se concentrer uniquement sur les braconniers et les trafiquants de tigres sauvages. »

Outre l’annonce de la fermeture des fermes d’élevage de tigres, les gouvernements asiatiques peuvent également prendre des mesures concrètes et immédiates pour s’assurer que les tigres élevés en captivité n’entrent pas  dans la chaîne commerciale illégale avant que les fermetures  soient effectivement réalisées.

Tous les gouvernements devraient soutenir une proposition gouvernementale de l’Inde destinée à créer une base de données régionale sur les motifs de rayures permettant de comparer des photos de peaux de tigres saisies avec des photos de tigres sauvages prises avec des caméras-pièges et des photos de tigres en captivité; faire une compilation de marqueurs ADN provenant des populations de tigres sauvages et en captivité au sein de leur pays; et lancer des programmes ciblés de changements des comportements, basés sur des études préalables, pour réduire la demande des parties et produits de tigres.

GRIVE A PATTES JAUNES : Annulation de sa chasse en Guadeloupe pour la saison 2014-2015

Le Tribunal administratif de la Guadeloupe, dans son jugement n°1401133  du 17 novembre 2016, confirme l’illégalité de l’arrêté préfectoral relatif à la saison de chasse 2014/2015 dans le département de […]

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Les populations d’espadon méditerranéen au bord de l’effondrement : le WWF sonne l’alarme

Prise dite accidentelle d'un espadon dans un filet de pêche en Italie.<br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWFLe WWF appelle les 48 pays pêcheurs se regroupant lundi prochain dans la ville de Vilamoura au Portugal à mettre un terme à plus de 30 ans de surpêche de l’espadon méditerranéen et à établir en urgence un plan de rétablissement pour stopper le déclin de cette espèce.

Les pays participants à la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA, ICCAT en anglais), comprenant les États-Unis, le Japon et l’Union européenne (UE), s’accorderont ensemble du 14 au 21 novembre sur des mesures de gestion pour des espèces clés telles que l’espadon méditerranéen, le thon rouge et les requins. L’état actuel des stocks d’espadon et leur épuisement rapide sont extrêmement préoccupants Le WWF appelle à prendre rapidement des mesures afin d’éviter un effondrement du stock similaire à celui qu’ont connu les thons rouges il y a quelques années.
 

« L’avenir de l’espadon méditerranéen est en péril »

« L’avenir de l’espadon méditerranéen est en péril » dit Giuseppe Di Carlo, directeur de l’Initiative Marine Méditerranéenne du WWF. « Les captures ont diminué de quasiment 50 pourcent au cours des 20 dernières années. Elles comprennent de plus en plus de juvéniles qui n’ont pas eu le temps de se reproduire, mettant en péril la survie de l’espèce.. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre pour agir et de reproduire les erreurs qui ont conduit les populations de thon rouge au bord de l’effondrement dans le passé ».

Selon le comité scientifique de la CICTA, la biomasse du stock reproducteur d’espadons (SSB) – le poids cumulé de tous les individus capables de se reproduire – est 88% en-dessous des niveaux nécessaires pour maintenir le stock durablement. Les captures sont également deux fois plus élevées qu’elles ne devraient être et 70% des poissons capturés sont trop jeunes (moins de 3 ans).

« Il est urgent d’agir pour inverser cette tendance menant au déclin de l’espèce » ajoute Giuseppe Di Carlo. « La CICTA doit impérativement adopter un plan de rétablissement pour les populations d’espadon, ce qui assurera la survie des pêcheries méditerranéennes qui en dépendent ».

L’espadon méditerranéen est une espèce de grande valeur pour bon nombre de pays en Méditerranée, et les flottes de l’UE représentent 75% du total des captures, principalement l’Italie, l’Espagne et la Grèce. Le WWF demande à la Commission Européenne et aux grands pays pêcheurs de réduire significativement leur volume de captures afin de permettre au stock de se rétablir.

Concernant le thon rouge [2], le WWF reconnaît que la situation actuelle du stock s’améliore et préconise une approche préventive ainsi que le maintien du plan de rétablissement actuel pour 2017 (23,155 tonnes).

Le WWF s’inquiète également du  sort des requins [3], notamment le requin bleu et le requin-taupe bleu, très vulnérables face à la surpêche. Le WWF demande aux gouvernements des pays membres de la CICTA  d’établir des plans de gestion à long terme, incluant l’établissement de quota de captures, pour assurer la survie de ces espèces emblématiques. La CICTA doit également s’accorder sur une politique d’interdiction de pêche à l’aileron tout en améliorant la mise en œuvre des mesures déjà existantes, qui obligent les pêcheurs à débarquer au port les requins avec leurs ailerons intacts.
 

Sommaire des demandes du WWF pour la CICTA 2016

[1] Sur l’espadon

  1. Adopter un plan de rétablissement pour l’espadon méditerranéen
  2. Interdire l’utilisation des palangres dérivantes du 1er octobre jusqu’à fin février
  3. Établir une limite au Total Autorisé des Captures (TAC)
  4. Lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non régulée (Illegal, Unreported and Unregulated fishing (IUU))
  5. Revoir à la hausse la Référence de Taille Minimum pour la Conservation
  6. Tester l’usage de l’hameçon circulaire sur les palangres dérivantes pour réduire les captures accidentelles

[2] Sur le thon rouge

  1. Maintenir le TAC au niveau requis par Rec. 14-04 (23,155t) pour 2017
  2. Assurer une traçabilité totale et l’éradication de la pêche illégale
  3. Soutenir le SCRS (comité scientifique) de l’ICCAT dans ses efforts pour développer une nouvelle méthodologie et récolter de nouvelles données menant à des analyses plus robustes et solides des stocks en 2017
  4. Attribuer des quotas aux pêcheries traditionnelles et artisanales

[3] Sur les requins

  1. Établir des quotas de captures pour les requins bleus et requins-taupe bleus
  2. S’accorder sur un schéma directeur pour créer des plans pluriannuels
  3. Améliorer les recherches scientifiques
  4. S’accorder sur l’interdiction de rejeter les requins à la mer après enlèvement de l’aileron
  5. Etendre et optimiser la présence d’observateurs embarqués sur les palangriers