CITES : une belle victoire pour les pangolins !

Une belle victoire pour les pangolins !<br />© Dan Challender / WWFDans le cadre de sa 17e Conférence des Parties, la CITES vient de recommander le classement en Annexe I des huit espèces de pangolins – quatre espèces d’Asie et quatre espèces d’Afrique. Le WWF salue cette décision qui devrait permettre de mieux protéger ces espèces particulièrement menacées par le commerce international.

Mammifère insectivore, le pangolin est aussi appelé fourmilier écailleux. S’il est méconnu, il est pourtant le mammifère le plus braconné au monde. Jusqu’à ce jour, les huit espèces de pangolins étaient classées en Annexe II de la CITES. Son classement en Annexe I impliquerait l’interdiction de son commerce international.

« C’est une grande victoire et une nouvelle aussi extraordinaire que rare pour les pangolins, l’une des espèces les plus menacées et les plus braconnées.

Donner aux huit espèces de pangolins une protection totale dans le cadre de la CITES écarte toute question relative à leur commerce légal et rendra la tâche plus difficile aux trafiquants qui seront plus lourdement sanctionnés.

Mais la lutte ne s’achève pas ici. Les pays Parties à la CITES doivent maintenant se mobilier pour que la décision soit appliquée. Le commerce illégal sera toujours une menace pour les pangolins tant que la demande de viande et d’écailles persistera. Nous devons redoubler d’efforts pour combattre le braconnage et le trafic de ces espèces, et réduire la demande de produits illégaux issus de la faune sauvage, notamment en Chine et au Vietnam.

Ce jour marque une belle avancée pour la conservation des espèces sauvages. Mais les pangolins auront une véritable chance de survie si les pays s’engagent et agissent avec la même détermination dont ils ont fait preuve aujourd’hui. Peut-être les pangolins perdront-ils alors le titre de mammifère le plus braconné. » – Ginette Hemley, Cheffe de la délégation du WWF pour la CdP17 de la CITES.
 

La LPO soutient le projet d’extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises !

La LPO apporte son soutien à l’extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, qui s’étendra sur plus de 600 000 km². Situé au sud de l’Océan indien, entre les 40e rugissants et les 50e hurlants, cet univers aussi magnifique qu’hostile, abrite des milliers d’espèces endémiques aux îles subantarctiques qui ne demandent qu’à être protégées.

Liste rouge nationale des oiseaux nicheurs : la situation ne cesse de se dégrader !

La mise à jour de la Liste rouge nationale des oiseaux nicheurs vient d’être publiée. Pour 48 des 284 espèces d’oiseaux nicheurs recensées sur le territoire, la situation s’est sensiblement dégradée. C’est un tiers d’entre eux ! Au total, 92 espèces sont menacées dans l’Hexagone. C’est le triste constat que viennent de révéler l’UICN , le MNHN, la LPO, la Société d’études ornithologiques de France et l’ONCFS, 8 ans après le précédant état des lieux.

En plein brame, l’ONF se fait de l’argent en tuant les cerfs !

L’Office national des forêts propose à quelques chasseurs privilégiés des parties de massacre d’une  facilité honteuse : en cette période sensible de reproduction, les cerfs amoureux perdent toute prudence. Avec […]

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Le bras armé du plan Juncker : un frein pour l'alignement de l'Union européenne avec l'Accord de Paris

Les fonds publics européens devraient financer la soutenabilité environnementale et non les projets à fortement carbonnés<br />©  European Community« Les fonds publics européens devraient financer la soutenabilité environnementale et non les projets à fortement carbonnés comme les autoroutes, les aéroports et les infrastructures pétrolières ! », exhorte le rapport publié ce jour par Bankwatch, le Réseau Action Climat, Counter Balance, Les Amis de la Terre et le WWF [1].

Selon ce nouveau rapport, basé sur l’analyse des projets approuvés par le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) lors de sa première année de fonctionnement, le fonds devrait catalyser 315 milliards € de nouveaux investissements et  jouer un rôle important dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, dès sa première année de fonctionnement, un montant supplémentaire de 1,5 milliard € a été affecté  à des infrastructures des combustibles fossiles et 68% des investissements dans les transports est aujourd’hui destiné à des projets à forte intensité de carbone.

Pour Markus Trilling, responsable des campagnes pour des fonds soutenables en Union européenne pour Bankwatch et les Amis de la Terre Europe explique : «Si l’Europe dispose des meilleurs plans d’investissement, elle entretient des points hémorragiques de dépenses vers des projets résolument non durables comme les autoroutes, les aéroports et les infrastructures gazières. L’Europe manque ainsi d’énormes opportunités de modernisation et ralentit sa transition vers une économie décarbonnée pourtant accessibles grâce à des investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ».

Anna Roggenbuck, coordinatrice de la campagne Banque d’investissement européenne pour Bankwatch, ajoute : «Notre analyse prouve que dans le secteur de l’énergie, l’EFSI ne dispense pas plus de soutien aux énergies renouvelables que ce qui a déjà été fourni par la Banque européenne d’investissement – bien que ce soit son mandat initial. Il s’agit d’une vitrine. Nous devons veiller à la valeur ajoutée que le EFSI fournit réellement afin de concentrer les investissements nécessaires vers les systèmes énergétiques du futur « .

Sébastien Godinot, économiste au bureau des politiques européennes du WWF ajoute : «Le plan Juncker devrait être utilisé pour l’action climatique, et non pour une détérioration climatique. Il n’existe aucune raison de soutenir davantage d’investissements dans les infrastructures de gaz alors que cette consommation de l’UE est en baisse. Au lieu d’investir dans des infrastructures coûteuses polluantes pour lesquelles il n’y aura probablement plus de marché à l’avenir, nous devrions nous concentrer sur l’efficacité énergétique et des solutions d’énergies renouvelables ».

Pascal Canfin, directeur général du WWF France conclut ainsi : « Le WWF demande à ce que les futurs investissements financés par le bras armé du plan Juncker soient, dans le domaine des transports et de l’énergie, alignés sur l’objectif de neutralité carbone de l’accord de Paris. Ces investissements devaient démontrer en quoi ils contribuent à cet objectif. Cela permettrait de financer des projets de manière additionnelle à ce que fait la BEI aujourd’hui, ce qui n’est clairement pas démontré dans le cas des 93 premiers investissements analysés ».

Le rapport exprime les réelles  préoccupations des ONG quant à la proposition de la Commission européenne d’étendre le plan d’investissement pour l’Europe sous un format « EFSI 2.0 » [2]. Bien que certains soutiens aux énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ont été bien accueillis, de profondes réformes sont nécessaires si la mission du fonds est de guider l’Union européenne vers une transition énergétique durable [3]. Il est temps à présent d’améliorer à la fois l’équilibre sectoriel et géographique des investissements, d’accroître la transparence, et de mettre un accent clair sur des projets véritablement durables.

[1] The best laid plans: Why the Investment Plan for Europe does not drive the sustainable energy transition

[2] European Commission, Strengthening European Investments for jobs and growth, September 2016

[3] European Commission, The Road from Paris, March 2016

98% des eaux marines du large ne sont pas protégées par le principal réseau de conservation européen

L'UE se réunit cette semaine pour identifier les lacunes qui doivent être juridiquement comblées dans le réseau Natura 2000 en mer de l'Atlantique, de la Macaronésie et de la Méditerranée<br />© Frédéric Bassemayousse / WWF-MediterraneanPour la première fois en six ans, l’Union européenne se réunit cette semaine pour identifier les lacunes qui doivent être juridiquement comblées dans le réseau Natura 2000 en mer de l’Atlantique, de la Macaronésie et de la Méditerranée. Oceana, le WWF et Seas at Risk comptent fortement sur la Commission européenne pour évaluer avec rigueur l’action des États membres de l’UE et le respect de leurs obligations concernant la protection des zones abritant la vie marine la plus menacée.
 

Les ONG environnementales comptent sur les États membres de l’UE pour étendre rapidement leur réseau marin Natura 2000 au large

Le réseau Natura 2000 est le principal outil de protection des espèces et des habitats à travers l’Europe. Pourtant, vingt-quatre ans après ses débuts, le réseau Natura 2000 en mer  concerne uniquement 4% des eaux marines européennes et reste loin de couvrir les 30% considérés, à l’échelle internationale, comme nécessaires par les scientifiques afin de conserver une santé durable sur le long terme des océans.

Des lacunes significatives subsistent encore dans le réseau. Par exemple, la grande majorité des sites Natura 2000 en mer se situent près des côtes, avec d’importantes lacunes concernant la protection du large,. Au total, seulement 1,7% des eaux européennes au-delà des 12 milles nautiques  sont couvertes par les sites Natura 2000, laissant sans protection un large éventail d’écosystèmes et d’espèces situés plus en profondeur.

« Le réseau marin Natura 2000 devrait être achevé depuis longtemps. Dans l’océan Atlantique Nord-Est, des pays ont protégé plus de 15% de leurs eaux côtières mais à peine 2% de leurs zones au large. La situation est bien pire en Méditerranée où seulement 5% des eaux côtières des 8 pays concernés sont protégées et 99,9% des eaux au-delà des 12 milles nautiques restent sans protection », déclare Lasse Gustavsson, directeur exécutif pour Oceana en Europe.

La rencontre se concentrera plus particulièrement sur les États membres dont la surface de de protection est insuffisante pour les espèces menacées comme les grands dauphins et les tortues caouannes ainsi que pour les habitats menacés comme les récifs et les bancs de sable. Chypre, la Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et la Slovénie font partie des États membres les plus en retard dans leurs efforts de protection. La Commission européenne examinera chaque cas avec diligence en se basant sur les meilleures données scientifiques disponibles concernant la distribution des espèces et des habitats, y compris les données collectées et compilées par les ONG participant aussi à la rencontre.

« La lenteur des progrès accomplis par certains États membres pour combler les lacunes de protection restantes discrédite l’efficacité de la totalité du réseau Natura 2000 en mer et compromet les actions significatives déjà entreprises par d’autres États membres. Avec la quantité de nouvelles données disponibles, il n’y a aucune raison de retarder la protection nécessaire afin d’aider les principaux habitats et espèces menacés à se rétablir », explique Alice Belin, chargée des politiques marines chez Seas at Risk.
 

Comparé au réseau Natura 2000 terrestre, le réseau marin est loin d’être complet

Un rapport de 2015, émis par l’Agence européenne pour l’environnement, a montré qu’une grande partie de la vie marine protégée par le réseau Natura 2000 en mer reste dans un état de conservation pauvre ou inconnu, avec seulement 7% des espèces marines et 9% des habitats considérés comme en bon état de conservation. Le même rapport a indiqué que, comparé au réseau Natura 2000 terrestre, le réseau marin est loin d’être complet.

« 2020 est une année butoir cruciale pour la conservation marine européenne, d’ici là, nos mers devront être saines et nos pêches gérées de façon durable. Établir un réseau Natura 2000 en mer complet et bien géré est essentiel pour atteindre ces deux objectifs »,  ajoute Isabelle Autissier, présidente du WWF France.